Égypte : comment Taqa Arabia veut profiter de la libéralisation du marché du gaz naturel

Très connu pour ses stations-services, l’égyptien Taqa Arabia est surtout le premier distributeur privé de gaz naturel du pays. Il pourrait entrer en Bourse l’an prochain.

L’entreprise emploie environ 3	500 salariés. © DR

L’entreprise emploie environ 3 500 salariés. © DR

Publié le 18 juillet 2019 Lecture : 2 minutes.

Dans un monde de l’énergie dominé en Égypte par le secteur public ou par des géants multinationaux, Taqa Arabia fait figure de Petit Poucet, mais trace sa route en dépit des difficultés économiques du pays des Pharaons. Cela lui permet d’intégrer notre classement. Et de s’y distinguer.

Ce spécialiste de la distribution d’hydrocarbures vient juste de mettre en service… une centrale photovoltaïque. Un projet de 50 MW pour 80 millions de dollars intégré au complexe géant Benban, près d’Assouan. Il fait entrer Taqa Arabia (à ne pas confondre avec le groupe public d’énergie émirati Taqa) dans le marché des producteurs indépendants d’électricité verte, un secteur en plein boom en Égypte.

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Le gaz, secteur porteur en Égypte

Mais l’activité principale de Taqa Arabia, qui emploie 3 500 salariés environ, c’est la distribution de gaz naturel. Le groupe est le premier opérateur privé du pays dans ce domaine. En 2017, il a vendu plus de 3,5 milliards de m3 de gaz naturel dans 14 gouvernorats, un bond de 22,5 %. Cet opérateur compte plus de 830 000 clients, particuliers ou entreprises et ne compte pas s’arrêter là : il vise 1,2 million de clients à court terme.

Comme la poignée d’opérateurs privés du secteur, Taqa Arabia entend profiter de la libéralisation progressive du marché du gaz naturel, que le gouvernement veut accélérer. Il a ainsi obtenu une licence pour l’importation de gaz naturel liquéfié. Et développe en parallèle ses infrastructures propres : stations de compression, installations de recharge pour véhicules au gaz ou réseaux locaux de zones industrielles.

En Égypte, ce secteur paraît de plus en plus porteur, car la mise en exploitation de champs gaziers géants en Méditerranée, tel Zohr, va augmenter l’approvisionnement du pays en gaz naturel à bon prix.

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Une introduction en bourse pour 2020

Taqa Arabia a été constitué par regroupement de sociétés à partir de 1997 par Khaled Abu Bakr, une figure du milieu du gaz en Égypte, avec l’aide d’investisseurs du pays ou d’États du Golfe. Elle s’est structurée sous sa forme actuelle en 2006 au sein de Qalaa Holdings. Créé et dirigé par l’homme d’affaires Ahmed Heikal, ce groupe est un ancien fonds d’investissement (Citadel Capital) qui s’est réorganisé en 2017 en holding de participation, dont Taqa est une filiale (92 %), et qui compte d’autres activités dans le transport ou l’énergie.

Qalaa Holdings a ainsi construit au Caire, pour 4,3 milliards de dollars, la raffinerie ERC pour désulfurer des carburants de la raffinerie publique Cairo Oil Refinery Company. Des carburants passés par ERC aux normes Euro V, et qui seront vendus notamment par Taqa Arabia.

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Car l’entreprise exploite aussi un réseau d’une cinquantaine de stations-service à son enseigne, une activité qu’elle entend développer. Elle s’est d’ailleurs associée mi-2018 avec la société britannique de lubrifiants Castrol (BP). Pour cela et aussi pour poursuivre une croissance dans le gaz naturel, le patron de Qalaa Holdings a confirmé en janvier que Taqa Arabia devrait être introduit en Bourse début 2020 par augmentation de capital. Petit Poucet deviendra grand !

Carte d’identité

Activité : distribution de gaz naturel et de carburant
Nationalité : égyptien
Date de création : 2006
Actionnaire principal : Qalaa Holdings
Chiffre d’affaires 2017 : 232 millions de dollars

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