Cameroun : Paul Biya en difficulté à l’approche des législatives
Crise anglophone, terrorisme, ralentissement économique… Sept mois après la présidentielle et à l’approche des législatives, le pouvoir camerounais est en difficulté. Mais ses adversaires sauront-ils en profiter ?
Le Cameroun en équilibre instable avant les législatives
Confronté à la crise anglophone, aux attaques de Boko Haram et au ralentissement économique, le Cameroun est dans une position délicate. Dans un tel contexte, les élections législatives de novembre font office de véritable troisième tour, notamment pour le chef de l’État Paul Biya.
Dans la prison centrale de Yaoundé, certains détenus ont conservé leur humour. Ils ont créé la république fictive de Kondengui, avec son président et ses ministres. Comme pour tourner en dérision le fait que le lieu accueille aujourd’hui une partie du gotha politique camerounais. Incarcéré depuis le 28 janvier et inculpé, entre autres, de « rébellion », Maurice Kamto vise bien plus haut que ce gouvernement de l’ombre : le patron du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) revendique toujours le (vrai) fauteuil du chef de l’État, qu’il estime avoir conquis à l’issue de la présidentielle d’octobre 2018.
Arrivé second lors du scrutin, selon les résultats annoncés par le Conseil constitutionnel et qu’il conteste toujours, le « président élu » s’est lancé dans un bras de fer avec l’occupant du palais d’Etoudi, Paul Biya. Mais toutes ses demandes de mise en liberté lui ont été refusées, malgré les efforts de ses avocats et ses contacts mobilisés au Cameroun comme à l’étranger. Toutefois, le Parlement européen a appelé, dans une résolution, à sa libération. Et Washington pèse de tout son poids, notamment au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, pour l’obtenir.
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