Gabon : Guy-Bertrand Mapangou et le mystérieux « kevazingogate »

Le désormais ex-ministre des Eaux et Forêts, Guy-Bertrand Mapangou, limogé en même temps que le vice-président Pierre Claver Maganga Moussavou, mardi dernier, affirme que l’un des documents qui le met en cause dans un trafic de kevazingo est un faux.

Le ministre gabonais de l’environnement Guy-Bertrand Mapangou a été limogé le 21 mai 2019. © DR / Facebook Guy-Bertrand Mapangou

Le ministre gabonais de l’environnement Guy-Bertrand Mapangou a été limogé le 21 mai 2019. © DR / Facebook Guy-Bertrand Mapangou

Publié le 27 mai 2019 Lecture : 2 minutes.

Limogé du ministère des Eaux et Forêts le 21 mai dans la soirée, Guy-Bertrand Mapangou ne décolère pas contre le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale. Mis en cause dans un trafic de kevazingo, un bois précieux interdit à l’exportation, il a appris son infortune à la télévision, alors qu’il était en réunion le jour même à la primature. Mapangou, limogé comme le vice-président Pierre Claver Maganga Moussavou, devait pourtant s’exprimer le lendemain à l’Assemblée nationale sur ce « kevazingogate ».

Quelque 353 conteneurs – dont, selon nos sources, 27 contenaient du kevazingo – auraient disparu en mai du port d’Owendo, à Libreville, alors que la douane les avait saisis en mars. Certains ont réapparu, d’autres auraient été expédiés en Chine. Le procureur Olivier N’Zahou a ouvert une enquête.

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Depuis, plusieurs documents ont « fuité », notamment une « autorisation spéciale » d’exportation accordée au chinois Yuan Sheng Negoce Ltd le 23 février par Mapangou. Selon ce dernier, cette lettre est un faux, sa signature a été scannée. Elle comporte en outre un code courrier différent de celui de son ministère, ce que Mapangou a fait constater par huissier dès le 21 mars.

Mapangou se savait sur la sellette

Il affirme qu’il a refusé les sollicitations de cette entreprise et précise que le port et les douanes d’Owendo sont sous l’autorité des ministères de l’Économie et des Transports ainsi que de l’Office des ports et rades, dirigé par Régis Landry Laccruche Alihanga, frère de Brice Laccruche Alihanga (BLA), le directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba (ABO).

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Mapangou, proche d’ABO, se savait sur la sellette. Il était, après l’AVC du président, l’un des tenants du clan des « républicains », aux côtés d’Emmanuel Issoze Ngondet, Premier ministre débarqué en janvier. Depuis son limogeage, Mapangou a demandé à voir BLA, mais celui-ci n’avait pas donné suite à l’heure où nous écrivions ces lignes.

Ce n’est pas la première fois que le kevazingo s’invite en politique. Une enquête mettant en lumière un réseau impliquant le ministère de l’Économie forestière était déjà remontée à la présidence en 2017. Elle n’avait pas donné de suites.

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