Bénin : Thomas Boni Yayi toujours sans réponse de la communauté internationale
Les démarches entreprises par l’ancien président béninois et ses proches auprès des présidents africains et des chancelleries occidentales pour tenter de sortir du bras de fer qui l’oppose à Patrice Talon restent, pour l’instant, sans effet.
Après avoir sollicité plusieurs de ses pairs pour trancher dans le bras de fer qui l’oppose à Patrice Talon (Denis Sassou Nguesso, Alassane Ouattara, Macky Sall, Alpha Condé, Faure Gnassingbé, Emmanuel Macron…), l’ex-président Thomas Boni Yayi attend un geste de leur part.
Ses proches ont contacté plusieurs chancelleries à Cotonou (France, Allemagne, États-Unis et UE). Mais seuls les Américains les ont reçus.
Il n’est toutefois pas exclu que des diplomates se rendent à son domicile de Cadjehoun. Une mission de la Cedeao a par ailleurs été annulée face aux réticences des autorités béninoises.
L’ancien président béninois avait adressé un courrier à plusieurs chefs d’État africains – que Jeune Afrique a pu consulter, dans lequel il mettait en garde l’institution sur le fait que « le processus électoral qui s’est achevé par la nomination des députés pourrait faire basculer mon beau pays dans la guerre civile si rien n’est fait en urgence ».
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Crise politique
Un mois après les législatives lors desquelles aucun parti de l’opposition n’a été autorisé à participer, Thomas Boni Yayi est toujours retranché à son domicile. Au lendemain de la proclamation des résultats, les 1er et 2 mai, des heurts ont éclaté aux abords de sa résidence entre ses partisans et les forces de sécurité.
Selon un rapport d’Amnesty International, au moins quatre personnes ont été tuées par balles dans les violences post-électorales qui ont secoué le pays.
Dans une adresse à la nation diffusée sur la télévision nationale lundi 21 mai, quelques jours après l’installation de l’Assemblée et l’élection de Louis Vlavonou au perchoir, le président Patrice Talon a promis d’engager un dialogue avec l’ensemble de la classe politique, proposant à l’opposition de participer à « des échanges directs, francs et constructifs au profit de notre bien commun : le Bénin », celle-ci a refusé.
Les Forces cauris pour un Bénin émergent, le parti de Boni Yayi, a au contraire lancé un appel à la communauté internationale, mercredi 22 mai, interpellant l’Union européenne, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ou encore l’Union africaine (UA), pour leur demander d’intervenir auprès du président béninois pour le pousser à trouver une issue à la crise politique.
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