Écoles de commerce : les ambitions avortées de Paris Dauphine et LCI Éducation au Maroc

En décidant de fermer définitivement son campus de Casablanca qu’elle gérait avec le groupe HEM, récemment racheté par LCI Éducation, l’université Paris-Dauphine opère un changement radical de stratégie au Maroc.

Isbaelle Huault, présidente de l’université Paris-Dauphine, et Yasmine Benamour, présidente Afrique de LCI Éducation. © Montage JA

Isbaelle Huault, présidente de l’université Paris-Dauphine, et Yasmine Benamour, présidente Afrique de LCI Éducation. © Montage JA

QUENTIN-VELLUET_2024

Publié le 5 juin 2019 Lecture : 2 minutes.

Isabelle Huault a tranché. L’antenne marocaine de l’université Paris-Dauphine, qu’elle préside depuis 2016, ferme ses portes après moins de trois ans d’activité.

La décision a été prise à la suite de l’arrivée surprise au capital de Dauphine Casablanca du réseau canadien LCI Éducation, présent au Maghreb depuis la fin des années 1980 à travers sa franchise, Collège LaSalle. Le groupe canadien a racheté en novembre 2018 l’école de commerce marocaine HEM, nommant au passage sa directrice, Yasmine Benamour, présidente de LCI Éducation pour l’Afrique.

la suite après cette publicité

>> LIRE AUSSI : Écoles de commerce : le classement Jeune Afrique 2019 en détail

Mariage de courte durée

Huit mois plus tôt, ignorant tout de cette opération, l’université française avait choisi la business school pour reprendre les 50 % appartenant aux Amis du Maroc, un groupe d’anciens élèves à l’initiative de son installation à Casablanca. HEM devait fournir des infrastructures et un appui opérationnel pour le développement de la marque Dauphine.

En septembre 2018, le campus du Technopark proposait d’ailleurs pour la première fois un master en management international en formation initiale en plus de ses cursus en formation continue. Mais le mariage entre LCI Éducation et Dauphine aura été de courte durée.

Le tissu des start-up se densifie à Casablanca, avec aujourd’hui 2 000 entreprises (ici, le Casablanca Technopark). © Hassan OUAZZANI Pour Jeune Afrique

Le tissu des start-up se densifie à Casablanca, avec aujourd’hui 2 000 entreprises (ici, le Casablanca Technopark). © Hassan OUAZZANI Pour Jeune Afrique

Doubles diplômes

« Le changement de gouvernance au sein de HEM nous a poussé à repenser notre stratégie », confirme Isabelle Huault. Plus question pour l’université française d’être présente physiquement. Le désaccord porterait notamment sur le degré de sélection des formations, Dauphine étant plus exigeante sur ce point. 

la suite après cette publicité

>> LIRE AUSSI : Business schools africaines : pourquoi les fonds d’investissement s’y intéressent

Désormais, celle-ci entend proposer des cursus offrant des doubles diplômes en s’associant à des écoles marocaines. Des discussions sont d’ores et déjà engagées concernant un master en économie du développement.

la suite après cette publicité

Les étudiants en cours de programme ne seront pas laissés sur le carreau : « La deuxième année de master prévoyait la mobilité internationale vers d’autres campus. Cela ne change donc rien pour les étudiants actuellement en formation qui vont poursuivre leurs études dans un autre campus dauphinois », affirme la présidente. Contacté, LCI Éducation n’a pas souhaité faire de commentaires.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image