Électricité : la Côte d’Ivoire branche ses voisins

Alors que le marché commun de l’électricité s’organise, la Côte d’Ivoire, qui aura doublé sa puissance installée d’ici à 2020, entend accroître ses exportations dans la sous-région.

Le complexe hydroélectrique de Soubré, le plus important du pays (275 MW), a été construit par le groupe chinois Sinohydro et mis en service en 2017. © Xinhua/REA

Le complexe hydroélectrique de Soubré, le plus important du pays (275 MW), a été construit par le groupe chinois Sinohydro et mis en service en 2017. © Xinhua/REA

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Publié le 6 juin 2019 Lecture : 2 minutes.

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Après avoir consenti 7 000 milliards de F CFA d’investissement (plus de 10 milliards d’euros) entre 2011 et 2017 pour le programme de renforcement de son parc énergétique, la Côte d’Ivoire compte doubler sa puissance installée d’ici à la fin 2020.

« Le plan d’investissement du secteur de l’électricité a déjà permis d’engranger des résultats spectaculaires. Le parc de production a progressé de plus 60 % de 2011 à 2017, ­passant de 1 391 mégawatts [MW] à 2 199 MW », résume Amidou Traoré, le patron de Côte d’Ivoire Énergies (CI-Energies), la société publique chargée de la gestion du secteur.

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Pôle énergétique régional

Depuis le démarrage du complexe hydroélectrique de Soubré à la mi-2017, la puissance installée a augmenté de 275 MW. Elle devrait atteindre 4 000 MW en 2020 et de 6 000 MW en 2030. Parallèlement, près de 200 milliards de F CFA sont mobilisés pour restructurer et renforcer les réseaux de distribution.

De quoi permettre à la Côte d’Ivoire de consolider son rôle de pôle énergétique régional et d’accroître ses exportations d’électricité vers le Ghana, le Burkina, le Mali, le Togo et le Bénin, qui avaient déjà doublé de 2015 à 2016, passant de 855 GWh à plus de 1 650 GWh, grâce à la mise en service des cycles combinés des centrales Azito et de Ciprel.

Le projet d’interconnexion des réseaux de transport d’énergie électrique de Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone et Guinée (CLSG), dont le coût est estimé à 450 millions de dollars, vise la construction et l’exploitation d’une ligne à très haute tension (225 kilovolts) de 1 300 km de long.

Premières centrales solaires

Pour conforter ces objectifs d’exportation et répondre aux impératifs de développement durable, les autorités ivoiriennes diversifient les sources de production.

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« Nous avons des projets en cours de construction dans les énergies renouvelables pour plus de 400 MW », précise Amidou Traoré. L’objectif à l’horizon 2030 est un mix énergétique composé à 60 % d’énergie fossile et à 40 % d’énergie renouvelable, dont au moins 6 % d’énergie solaire photovoltaïque.

>> À LIRE – Énergie : les ambitions régionales de la Côte d’Ivoire

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Parmi les projets en partenariat public-privé les plus avancés, citons ceux des premières centrales solaires du pays à Korhogo (Nord) : Korhogo Solaire, filiale du marocain Nova Power (25 MW, pour un coût estimé à 24 milliards de F CFA), et Poro Power 1 (66 MW, environ 47 milliards de F CFA).

Enfin, Biokala, filiale de l’agro-industriel ivoirien Sifca, et son partenaire français EDF préparent la construction à Aboisso (sud-est) d’une centrale biomasse, à partir de palmier à huile (46 MW, 105 milliards de F CFA), dont la première phase, de 23 MW, devrait être opérationnelle à la fin de 2020.

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