Bénin : une réforme du numérique au milieu du gué
Le développement de l’économie numérique au Bénin est un volet important du plan de développement national. Mais le gouvernement peine à convaincre un acteur de premier ordre d’investir pour briser le duopole MTN-Moov (Maroc Telecom).
À Etrilab, incubateur de start-up à Cotonou © Jacques Torregano pour JA
« Désormais, le Bénin dispose d’une couverture plus large et plus stable », reconnaît un entrepreneur local, alors le pays a profité de l’achèvement de la construction par Huawei d’un réseau en fibre optique de 2 000 km financé par China Eximbank (45 milliards de F CFA – 68,6 millions d’euros).
Parallèlement, le Bénin s’est doté d’un nouveau code du numérique, rédigé avec l’appui du cabinet d’avocats Jones Day. Mais la réforme du secteur, menée parfois de manière brutale par le gouvernement, est au milieu du gué. Après avoir retiré trois licences à des opérateurs de télécoms jugés défaillants, le gouvernement peine à convaincre un acteur de premier ordre d’investir pour briser le duopole MTN-Moov (Maroc Telecom).
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Augmentation des tarifs
La restructuration de Bénin Télécoms est loin d’être terminée, et le groupement d’intérêt économique qui gérait la capacité internationale apportée par le câble sous-marin ACE a été dissous contre l’avis de ses membres. Canal+, qui voulait fournir des accès internet à haut débit, a mis un terme à son projet face aux exigences gouvernementales de partage de son futur réseau.
Seul l’acteur local Isocel, qui couvre actuellement Cotonou en fibre optique pour fournir des accès FTTH (Fiber to the Home) apporte, du côté du secteur privé, un peu de nouveauté. Dernier paradoxe pour un pays qui souhaite devenir un hub numérique, l’encadrement des prix des données facturé aux Béninois et imposé par le régulateur en novembre 2018 pour protéger les consommateurs a abouti à une augmentation des tarifs d’internet.
