Togo : une plateforme logistique pour désengorger le port de Lomé

Lomé, premier port à conteneurs d’Afrique de l’Ouest veut se doter d’une plateforme multiservice pour accélérer le traitement des marchandises et accroître le trafic.

Le PAL a traité près de 1,2 million d’EVP en 2018. © Piment pour JA

Le PAL a traité près de 1,2 million d’EVP en 2018. © Piment pour JA

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Publié le 11 juin 2019 Lecture : 2 minutes.

Avenue de la Paix, à Lomé. © Salifou Ouzerou/Jeune Afrique
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Changement d’horizon au Togo

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Unique port naturel en eau profonde de la sous-région, et le seul aussi, pour le moment, à pouvoir accueillir des navires de troisième génération, Lomé est le premier terminal à conteneurs d’Afrique de l’Ouest, avec un trafic de près de 1,2 million d’équivalents vingt pieds (EVP). Ses atouts en font un véritable pôle d’éclatement des marchandises sur la côte ouest-africaine – grand domaine portuaire, port franc, rapidité des formalités, réhabilitation et construction d’infrastructures de relais (en particulier les voies de contournement de la capitale), etc.

Depuis cinq ans, le Port autonome de Lomé (PAL) est devenu une plateforme de transbordement de premier plan en Afrique de l’Ouest, avec la mise en service, en octobre 2014, d’un troisième quai, Togo Terminal, financé par le groupe Bolloré, ainsi que de la nouvelle darse de Lomé Container Terminal (LCT) – joint-venture entre l’armateur italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC) et China Merchants Holdings International –, réalisés avec le concours des grands bailleurs de fonds internationaux.

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De meilleures connexions

Grâce à ces investissements estimés à plus de 1 milliard de dollars, le trafic global de conteneurs du PAL a bondi de 15,4 millions de tonnes en 2015 à plus de 19 millions de t en 2017, soit une hausse de 23,3 %. « Sur cette même période, le trafic local a connu une hausse de 21 %, contre 15,43 % pour celui de transit, et jusqu’à 28,43 % pour le transbordement », remarque Zouréhatou Kassah-Traoré, la ministre des Infrastructures. Le Togo s’est d’ailleurs classé dans le top 5 des pays africains les mieux connectés par voie maritime, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).

Pour conforter cette dynamique, Togo Invest (TI), holding créé en 2014 afin de piloter les investissements stratégiques pour l’État, prépare la construction d’une plateforme logistique multiservice à Adakpamé, dans l’est de la capitale.

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Le projet comprend notamment la réalisation d’une voie d’accès directe au port pour les camions, d’un complexe de guérites sécurisées à la limite de la zone portuaire, d’un parc de stationnement pour les camions et d’équipements connexes (bureaux des douanes, stations de maintenance et de ravitaillement, etc.).

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« Cette plateforme, dont 50 ha vont être consacrés au pôle logistique multi­service, vise à désengorger la zone portuaire de Lomé, explique Ekué Samuel Mivedor, le directeur général de Togo Invest. Elle va permettre de relocaliser des activités qui n’ont pas forcément vocation à se développer dans l’environnement immédiat du PAL vers une zone stratégique plus appropriée. »

En quête de financement 

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Le parc offrira en parti­culier plus d’espace, ainsi que de meilleures connexions avec les différents pôles de production et de consommation de Lomé, des autres villes du pays et de ses voisins. Le projet prévoit par ailleurs des aménagements industriels, des restaurants et des hôtels.

« Les études techniques sont presque finalisées et plusieurs manifestations d’intérêt ont été enregistrées, notamment sur les volets financement, construction et opérationnalisation de la plateforme et de ses composantes, précise Ekué Samuel Mivedor.

La recherche de financement est en cours. Nous espérons boucler très vite cette étape afin d’engager des travaux très prochainement. » Objectif : que la zone soit opérationnelle d’ici à deux ans. Selon nos informations, l’estimation du coût du projet oscillerait entre 100 et 150 millions de dollars, sur la base d’un partenariat avec le groupe Sogea-Satom pour la construction, le partenariat financier n’étant pas encore tranché.

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