Togo : Lomé, au cœur de la finance régionale

Pour conforter Lomé dans son statut de centre d’affaires régional de premier plan, l’État va ouvrir le capital des deux banques publiques.

Siège du groupe panafricain Ecobank. © Piment pour JA

Siège du groupe panafricain Ecobank. © Piment pour JA

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Publié le 12 juin 2019 Lecture : 2 minutes.

Avenue de la Paix, à Lomé. © Salifou Ouzerou/Jeune Afrique
Issu du dossier

Changement d’horizon au Togo

Le chef de l’État, Faure Gnassingbé, s’appuie sur le Plan national de développement (2018-2022) pour transformer le pays en profondeur, multiplier les projets et attirer les investisseurs.

Sommaire

En marge du lancement de son Plan national de développement (PND), le gouvernement a conclu un accord de partenariat avec le groupe panafricain Ecobank. Un « deal » au service de l’ambition que le pays cultive depuis quelques années : devenir une place financière régionale de premier plan. À travers ce partenariat, le groupe Ecobank, en sa qualité de grand investisseur privé et d’acteur incontour­nable dans son domaine, apporte son expertise au gouvernement pour l’aider à impliquer le secteur privé dans le financement du PND.

Selon des sources proches du dossier, Ecobank appuiera une série de mesures et de réformes nécessaires à la mise en place d’un hub financier (allègement des procédures administratives et juridiques, mise à niveau des formations, etc.). « Cette logique de hub est naturelle, parce qu’il y a [à Lomé] une culture d’accueil des grands groupes financiers », souligne Kanka-Malik Natchaba, le coordonnateur de la cellule présidentielle d’exécution et de suivi des projets prioritaires.

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Centre de services

Outre Ecobank, Oragroup, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC) ont déjà établi leur siège à Lomé. Et de nouveaux acteurs devraient les rejoindre, comme African Lease and Trade, société de crédit-bail d’origine danoise établie en Ouganda, qui envisagerait d’y ouvrir sa première filiale.

« Avec le développement de la plateforme logistique, Lomé doit pouvoir disposer de services financiers performants, poursuit Malik Natchaba. Aussi anticipons-nous le fait que, demain, il y aura des back-offices. » C’est-à-dire des services chargés du suivi des opérations administratives et financières.

>>> À LIRE – Togo : Lomé prend des allures de grande métropole

Lomé veut aussi devenir un centre de services au profit de plateformes spécialisées dans un certain nombre d’activités bancaires telles que le retraitement ou la comptabilisation des chèques. C’est dans cette optique que Phone Group, opérateur du service après-vente du géant mondial du commerce en ligne Amazon, s’est déjà installé à Lomé.

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Levées de fonds

L’ouverture annoncée du capital des deux établissements publics que sont la Banque togolaise pour le commerce et l’industrie (BTCI) et l’Union togolaise de banques (UTB) à des opérateurs privés devrait elle aussi contribuer à faire de Lomé un carrefour financier et un centre d’affaires incontournable, ainsi que l’esquisse le PND.

Pour l’ouverture du capital de la BTCI, les autorités comptent privilégier un processus restreint ou d’entente directe, alors que pour l’UTB un appel d’offres est en cours. Numéro trois du marché national, cette dernière avait besoin d’une enveloppe de 25 milliards de F CFA (plus de 38 millions d’euros) de recapitalisation pour compenser ses pertes.

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Quant à l’évolution globale du secteur, elle est positive : les revenus des banques présentes dans le pays progressent (leur bilan, de 2 437 milliards de F CFA à la fin de 2017, était déjà passé à 2 520 milliards en août 2018). « Le hub financier nous profite, car les investissements passent par nos établissements », confie un acteur du secteur.

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