Les scrutins numériques se multiplient malgré les polémiques
Kenya, Togo, Mali, Guinée, RD Congo et, pour ne parler que des polémiques les plus récentes, les scrutins organisés avec l’appui des nouvelles technologies ne font pas l’unanimité, que ce soit à propos de la refonte des listes électorales, de la transmission numérique des résultats ou des machines à voter (comme lors des dernières élections en RD Congo).
Les partis d’opposition craignent que ces nouveaux systèmes ne rendent plus difficiles à déceler d’éventuelles manipulations de la part du pouvoir. Les entreprises spécialisées affirment que les systèmes biométriques d’identification des électeurs, de vote tactile et de compilation des résultats sont fiables.
Mais, pour éviter d’être prises à partie pour des raisons partisanes, elles demandent aux États de mettre en place des comités de pilotage qui réunissent, en amont de l’identification, tous les acteurs issus de tous les horizons politiques. « Nous ne traitons que la création d’une base de données. Il revient à l’autorité contractante à qui nous la remettons de l’administrer », précise Ronny Depoortere, vice-président de la division People ID de Zetes.
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Une croissance du marché en hausse
Les groupes actifs sur ce segment, tels que le géant franco-néerlandais, insistent aussi sur l’ampleur de leur tâche en amont des scrutins. « Au Niger, nous allons livrer 3 000 kits et 3 000 tablettes d’enregistrement, et nous allons former 7 000 opérateurs, dans un temps record, pour enregistrer une dizaine de millions d’électeurs », détaille Thierry Mesnard, vice-président Afrique de Gemalto. « Pour tenir des délais souvent serrés, nous avons mis sur pied, en 2005, un écosystème de partenaires et de fournisseurs pour tous les composants, ainsi qu’un management rompu à l’encadrement de centaines voire de milliers de personnes », poursuit son concurrent Ronny Depoortere.
Et la croissance de ce marché ne faiblit pas. « Rien qu’en 2015, l’Afrique a investi 1,3 milliard d’euros dans l’établissement de listes électorales, une somme pharaonique », estime Joseph Atick, président d’ID4Africa. Selon lui, la mise à jour des bases de données électorales numériques, beaucoup moins coûteuse que le recensement des électeurs à chaque scrutin, permettra des économies majeures aux États.
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