Franc CFA : quatre pistes de réflexion pour réformer une monnaie controversée

Les uns souhaitent abolir ce qu’ils présentent comme un anachronique symbole de la colonisation. Les autres redoutent de déstabiliser les économies de la zone par des initiatives précipitées. Pour enfin sortir de ce débat stérile autour du franc CFA, JA propose des pistes de réflexion.

 © Adria Fruitos pour JA

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Publié le 18 juin 2019 Lecture : 12 minutes.

Billets de francs CFA de l’Afrique centrale. © Vincent Fournier/JA
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Franc CFA : ce qui doit changer

Les uns souhaitent abolir ce qu’ils présentent comme un anachronique symbole de la colonisation. Les autres redoutent de déstabiliser les économies de la zone par des initiatives précipitées. Pour enfin sortir de ce débat stérile, JA propose des pistes de réflexion.

Sommaire

« Nous ne voulons plus du franc CFA, nous n’en voulons plus ! » La scène se passe au début de mars sur le grand marché de Lomé, capitale du Togo. Et la femme qui s’exprime avec une telle véhémence est une commerçante dont le client prétend régler ses achats avec des billets de la BCEAO flambant neufs, et qui, selon lui, ont davantage de valeur et de prestige que d’autres monnaies africaines. Autour d’elle, ses collègues s’attroupent et acquiescent.

Dans ce fief des célèbres Nana Benz (vendeuses de tissus wax), à des milliers de kilomètres de Rome, les récentes déclarations de Luigi Di Maio, le vice-président du Conseil italien, accusant la France d’« appauvrir » l’Afrique par le biais du franc CFA, ont fait mouche. Dans les quatorze pays d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest utilisant cette monnaie (dont la convertibilité est garantie par la France), l’opinion est de plus en plus sensible aux diatribes populistes des activistes anti-CFA.

Des détracteurs nombreux

Cette offensive sans précédent a été déclenchée il y a trois ou quatre ans. On se souvient de Kémi Séba, fondateur du mouvement Urgences panafricanistes, brûlant un billet de 5 000 F CFA, à Dakar, en août 2017… Depuis, ce même Séba tente de rallier à sa cause les foules africaines… Avec un succès relatif.

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