Égypte : Abdel Fattah al-Sissi, le début des soucis ?
Les circonstances de la mort de l’ancien président Mohamed Morsi ont jeté une lumière crue sur la répression de l’opposition égyptienne depuis 2013. S’il y a peu de risque que le président Abdel Fattah al-Sissi se trouve confronté à un soulèvement populaire, ce décès survient dans le pire des contextes régionaux pour le pouvoir.
« Les bonnes nouvelles aussi volent en escadrille. » C’est ce que devait se dire le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, depuis le début de l’année 2019. D’abord, son pays s’était vu attribuer, le 9 janvier, l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), qui s’est ouverte le 21 juin. À la tête de l’Égypte depuis six ans, le chef de l’État avait ensuite – et comme prévu – pris la tête de l’Union africaine (UA), à la mi-février. L’avancée concomitante dans la région libyenne du Fezzan de son favori, le maréchal Khalifa Haftar, s’annonçait quant à elle sous les meilleurs auspices.
Pour ne rien gâcher, le président soudanais Omar el-Béchir, avec qui les relations ont souvent été tendues, faisait dans le même temps face à une contestation populaire inédite. Sans oublier bien sûr la réforme constitutionnelle approuvée en avril, qui permettra à Abdel Fattah al-Sissi de briguer un troisième mandat et de rester probablement au pouvoir jusqu’en 2030.