Éthiopie : Abiy Ahmed, un réformiste en péril

Abiy Ahmed a délivré, le 1er juillet, son discours annuel devant les députés. Une semaine après l’assassinat, le 22 juin, de son chef d’état-major et du président de la région Amhara, le Premier ministre éthiopien a soutenu son bilan et n’a pas hésité à durcir le ton.

Sur la télévision nationale, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed annonce un coup d’État manqué, le dimanche 23 juin 2019. © AP/SIPA

Sur la télévision nationale, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed annonce un coup d’État manqué, le dimanche 23 juin 2019. © AP/SIPA

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Publié le 2 juillet 2019 Lecture : 4 minutes.

Abiy Ahmed © Lee Jin-man/AP/SIPA
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Initialement prévu le 24 juin, le discours annuel du Premier ministre éthiopien a finalement eu lieu le 1er juillet. Devant un parterre de députés, Abiy Ahmed s’est voulu optimiste sur l’avancée des réformes entreprises au cours des douze derniers mois. Il n’a pas éludé l’épineuse question de la Constitution fédérale, tout en appelant les Éthiopiens à l’unité. Si celle-ci était mise à mal, « nous laisserons tomber nos stylos et nous nous armerons de Kalachnikov pour défendre le pays », a-t-il assuré, selon des propos rapportés par le site Addis Fortune.

Abiy Ahmed n’est pas devenu Premier ministre par hasard. Il sait que, lorsque les temps sont difficiles et les vents contraires, il faut soigner les apparences. S’afficher imperturbable, même quand le navire tangue. Une semaine plus tôt, il avait donc ressorti son treillis militaire, à la télévision nationale, pour tenter de répondre, impassible, aux nombreuses questions soulevées par ce qu’il a qualifié de « tentative de coup d’État » et qui s’est soldé, le 22 juin, par l’assassinat de son chef d’état-major, Seare Mekonnen, et du président de la région Amhara, Ambachew Mekonnen.

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