Affaire Santullo : quand le Gabon recourt à la justice helvétique

Le 7 février 2018, alors que la justice gabonaise tardait à faire la lumière sur le présumé réseau de corruption de Guido Santullo et sur le rôle de l’ancien ministre Magloire Ngambia, Libreville a déposé plainte en Suisse contre l’Italien pour corruption d’agents publics étrangers et blanchiment d’argent.

Pour porter l’affaire au pénal, Ali Bongo Ondimba a notamment contacté le Français Patrick Klugman, du cabinet d’avocats GKA. © David Niviere/SIPA

Pour porter l’affaire au pénal, Ali Bongo Ondimba a notamment contacté le Français Patrick Klugman, du cabinet d’avocats GKA. © David Niviere/SIPA

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Publié le 8 juillet 2019 Lecture : 1 minute.

« Ali Bongo Ondimba a compris qu’il aurait du mal à obtenir justice au Gabon dans cette affaire, parce que le réseau Santullo était très étendu. C’est pour cela qu’il a choisi de déposer plainte en Suisse et de demander l’entraide judiciaire de la France. En envoyant le dossier à l’étranger, il s’assure que la justice fera son travail. » À entendre les confidences faites à JA par un proche de l’enquête, la multiplication des terrains d’affrontement judiciaire entre le groupement Santullo et l’État gabonais ne tient aucunement du hasard.

Le 7 février 2018, alors que la justice gabonaise tardait à faire la lumière sur le présumé réseau de corruption de Guido Santullo et sur le rôle de l’ancien ministre Magloire Ngambia, le Gabon a déposé plainte en Suisse contre l’Italien pour corruption d’agents publics étrangers et blanchiment d’argent.

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Mais en réalité, le Ministère public du canton de Genève enquête depuis le 19 juillet 2017 sur Santullo et ses sociétés en raison d’au moins quatre signalements émanant d’institutions financières suisses.

En Suisse et en France

Le Ministère public a mis sous séquestre « plusieurs relations bancaires à Genève, Lugano et Zurich » appartenant à Guido Santullo ou à sa femme, et ces comptes sont toujours gelés. Libreville a obtenu l’accès, le 2 avril dernier, aux pièces du dossier suisse, mais s’est engagé à ne pas les utiliser devant la justice du Gabon. Il peut en revanche le faire ailleurs, par exemple à Paris, dans la procédure d’arbitrage qui l’oppose au groupement Santullo devant la Chambre de commerce internationale.

Le Gabon s’est en outre adjoint les services de Patrick Klugman et Ivan Terel, qui sont chargés de suivre la procédure entamée par le Parquet national financier (PNF) français à la suite d’une demande d’entraide gabonaise déposée le 26 mars. Le PNF devrait s’intéresser au rôle joué auprès de Santullo par trois de ses collaborateurs français : Jean-Pierre Louvet, Alain Eymery et Jacques-Henri Loizeau.

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