L’Algérie, « lost in transition » ? Trois mois après la démission de Bouteflika, la crise politique s’enlise
Plus de trois mois après la démission d’Abdelaziz Bouteflika, l’impasse politique est totale : chaque partie y va de son plan de sortie de crise et ne veut pas en démordre.
Les Algériens ont rebaptisé le tunnel des Facultés, qui débouche sur la place Audin, haut lieu de la contestation à Alger, « Ghar hirak » (« le tunnel de la révolution »). Il est devenu l’un des symboles de cette révolution du 22 -Février, qui a changé le cours de l’histoire en Algérie. Mais ce tunnel, que la police ferme chaque vendredi avant la grande marche pour éviter les débordements, symbolise aussi l’impasse dans laquelle se trouve aujourd’hui le mouvement populaire. Plus de trois mois après la démission forcée du président Bouteflika, le 2 avril, l’Algérie s’enlise dans une crise politique de plus en plus inextricable.
D’un côté, un pouvoir qui s’accroche à sa feuille de route et qui veut organiser une élection présidentielle dans les meilleurs délais. De l’autre, la rue, qui continue de réclamer le départ de tous les symboles du système et l’avènement d’une nouvelle république. Entre les deux, une opposition divisée, émiettée et incapable de s’entendre sur des objectifs et sur la manière de sortir de cette impasse. Presque six mois après le début de la révolution, ces trois forces en présence évoluent selon des agendas distincts. Les uns et les autres se résoudront-ils à accepter des concessions pouvant déboucher sur cette nouvelle république ?
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