Maroc – Dix réalisations phares : démarche verte (8/10)

Les changements sont tangibles dans de nombreux domaines depuis l’accession au trône de Mohammed VI, en juillet 1999. Le pays c’est imposé comme un pionnier africain, et même mondial, en matière de développement durable. Ce qui lui a valu, notamment, d’accueillir la COP22 en 2016.

NAREVA – Site éolien de Tarfaya, janvier 2014© Baptiste de Ville d’Avray / Hans Lucas © Baptiste de Ville d’Avray/Hans Lucas

NAREVA – Site éolien de Tarfaya, janvier 2014© Baptiste de Ville d’Avray / Hans Lucas © Baptiste de Ville d’Avray/Hans Lucas

Publié le 25 juillet 2019 Lecture : 3 minutes.

Mohammed VI lors de la beï’a, cérémonie d’allégeance au roi, le 21 août 2012, devant le palais royal de Rabat, place du Méchouar. © MAP
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Maroc : 1999-2019, ces vingt premières années de règne de Mohammed VI qui ont tout changé

Juillet 1999 : Mohammed VI monte sur le trône. Juillet 2019 : le royaume, même si ses fondements demeurent identiques, s’est métamorphosé. Quels sont les défis qui l’attendent pour les deux prochaines décennies ?

Sommaire

Ces dix dernières années, le Maroc s’est positionné parmi les pays les plus proactifs du continent en matière de développement durable et d’environnement. « Nous plaçons la sécurité d’approvisionnement, la disponibilité de l’énergie, ainsi que la préservation de l’environnement en tête de nos préoccupations […] », déclarait le roi Mohammed VI en 2009, lors des premières assises nationales de l’énergie. Dans la foulée, en 2010, il créait la Masen, l’Agence marocaine pour l’énergie durable, dont la principale mission est d’élaborer et de mettre en œuvre une politique énergétique axée sur le développement des énergies renouvelables et, en particulier, du solaire. C’est à Mustapha Bakkoury – ancien directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion, le bras financier de l’État – que le roi a confié la présidence de cette stratégique société de droit privé à capitaux publics.

La Masen a élaboré le programme Noor (« lumière », en arabe), dont l’objectif est d’installer une capacité de production minimale d’électricité d’origine solaire de 3 000 MW en 2020 et de 6 000 MW d’ici à 2030. En février 2016 est inaugurée la phase I du complexe solaire thermodynamique Noor à Ouarzazate.

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COP 22 à Marrakech

Une vitrine pour le Maroc, qui, en novembre 2016, accueillait à Marrakech la Conférence mondiale sur le climat (COP22), qualifiée de « COP de l’action » : 195 pays étaient réunis afin de ratifier l’accord de Paris (COP21) pour lutter contre le réchauffement climatique, sous la présidence de Salaheddine Mezouar, alors ministre marocain des Affaires étrangères.

Le royaume y a notamment présenté son initiative Ceinture bleue, visant à préserver les communautés côtières et à promouvoir une pêche durable, en plus du protocole permettant d’aider les exploitants agricoles africains à restaurer les terres dégradées. L’année 2016 a aussi été celle de la mise en place de l’opération « Zéro mika » afin de bannir les 25 milliards de sacs plastique que le Maroc utilisait jusqu’alors chaque année… Ce chiffre diminue petit à petit, malgré la résistance de quelques commerçants et des contrebandiers.

Le royaume a également fait de l’efficacité énergétique une priorité, avec pour objectif d’économiser 12 % de la consommation d’électricité en 2020 et 15 % en 2030. Pour mener à bien cette mission, l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), créée en 2016 et dirigée par Saïd Mouline, a pris plusieurs mesures comme le programme Mosquées vertes, alimentées par le photovoltaïque, ou encore les aides étatiques pour l’achat de véhicules électriques. Pour rappel, 1 % d’efficacité énergétique gagnée permet d’économiser environ 700 millions de dirhams (65 millions d’euros).

Cap sur le renouvelable

En 2009, le roi a fixé un objectif : la part des énergies renouvelables (ENR) dans le parc électrique marocain, alors quasi nulle, devait atteindre 42 % de la puissance installée en 2020 et 52 % en 2030. En 2019, les ENR représentent 35 % du mix énergétique (soit environ 3 000 MW).

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Au Maroc, la consommation globale d’énergie augmente en moyenne de 5 % par an depuis le milieu des années 2000, et, depuis toujours, le pays dépend très fortement des importations d’énergies (à 90 % fossiles) – la facture a atteint plus de 7,5 milliards d’euros en 2018. Mais, en dix ans, le pays s’est doté de fermes éoliennes, de complexes thermodynamiques et photovoltaïques, et quatre centrales solaires sont en projet (à Ain Beni Mathar, Foum El Oued, Boujdour et Sebkhat Tah).

Parmi les plus importantes infrastructures construites figure le méga-complexe à technologie hybride solaire thermodynamique Noor, à Ouarzazate : la première phase est opérationnelle depuis 2016 (480 hectares de panneaux photovoltaïques pour 160 MW et un coût de plus de 600 millions d’euros) ; les chantiers des centrales Noor II (200 MW, 810 millions d’euros) et Noor III (150 MW, 645 millions d’euros) sont en cours de finalisation, et la livraison de Noor IV, entièrement photovoltaïque (70 MW), est prévue d’ici à 2020. D’ores et déjà capable de satisfaire les besoins de 1 million de foyers, ce complexe sera le plus grand du genre dans le monde (580 MW).

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Dans la filière éolienne, le plus important parc, celui de Tarfaya, dans le Sud, à 40 km de Laayoune, est opérationnel depuis 2014 (130 éoliennes, 300 MW) et l’un des plus récents, celui de Khalladi, près de Tanger (exploité par le saoudien Acwa Power, 140 MW), a été mis en service en 2018. Le cabinet britannique EY classe aujourd’hui le Maroc au 13e rang des 40 pays du monde les plus attractifs pour l’investissement dans les énergies renouvelables et au premier rang des économies africaines.

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