Dix choses à savoir sur Assoa Adou, secrétaire général du FPI et fidèle de Laurent Gbagbo
Vieux compagnon de route de Laurent Gbagbo, le secrétaire général du Front populaire ivoirien, 74 ans, est le principal relais de l’ancien président à Abidjan.
1. Médecin
C’est en France, à Strasbourg puis à Paris, qu’il effectue la majeure partie de ses études de médecine. Formé à la pneumologie, l’épidémiologie et la radiologie, il s’impliquera dans le mouvement syndical des cadres supérieurs de la santé à son retour à Abidjan.
2. Opposant historique
Avec Laurent Gbagbo et le professeur Bernard Zadi Zaourou, l’un des premiers opposants à Félix Houphouët-Boigny, il crée, en 1969 à Strasbourg, la Cellule fondamentale, une organisation clandestine de type marxiste destinée à combattre le régime. Adou et Gbagbo avaient fait connaissance en 1963 à Abidjan, lors d’un congrès de l’Union nationale des étudiants et élèves de Côte d’Ivoire.
3. Au PIT…
Les routes d’Adou et Gbagbo se séparent brièvement à l’avènement du multipartisme, en 1990. Ils créent chacun leur formation politique : le Parti ivoirien des travailleurs (PIT) et le Front populaire ivoirien (FPI).
4. … puis au FPI
La répression de la manifestation du 18 février 1992, lors de laquelle Gbagbo est arrêté, change la donne. Adou comprend que l’opposition doit s’unir et rejoint le FPI en 1994. Il intègre le secrétariat national quelques années plus tard, d’abord chargé des relations avec les syndicats, les partis politiques et la société civile, puis des relations avec l’extérieur.
5. Ministre
Homme de confiance de Gbagbo, il est nommé ministre de la Construction et de l’Urbanisme lorsque ce dernier accède au pouvoir en 2000. Il se verra confier plusieurs autres maroquins (les Eaux et Forêts puis la Défense, après les accords de Linas-Marcoussis de 2003). Il quitte le gouvernement quand Charles Konan Banny devient Premier ministre, en 2005.
6. Envoyé spécial
Après le début de la rébellion, Gbagbo lui confie régulièrement des missions diplomatiques, notamment auprès de la France. Il devient ainsi un visiteur assidu du Quai d’Orsay.
7. Exil
Le 28 avril 2011, un peu plus de deux semaines après l’arrestation de Gbagbo, il fuit Abidjan pour Accra en voiture. Au Ghana, cet homme né à Abengourou, dans l’est de la Côte d’Ivoire, et qui parle l’ashanti, dirigera la coordination du FPI en exil.
8. Détention
Rentré le 24 novembre 2014 en Côte d’Ivoire, à la demande de Laurent Gbagbo, pour aider à rebâtir le parti, il est arrêté moins de deux mois plus tard. Accusé de complot contre l’autorité de l’État, d’organisation de bandes armées, de détention illégale d’armes à feu et de munitions et de complicité d’attentat, il sera détenu à Bouaké puis dans la cellule 4 de la Maca, la Maison d’arrêt d’Abidjan. Il passera près de quatre ans en prison.
9. Séquelles
Finalement libéré le 8 août 2018, après avoir été amnistié par le chef de l’État, il garde de lourdes séquelles de sa détention. Ces derniers mois, il a subi deux opérations aux yeux à Paris.
10. Aile gauche
À la mort d’Aboudramane Sangaré à la fin de 2018, Gbagbo reprend les rênes du FPI au détriment de son épouse. Secrétaire général du parti, Assoa Adou devient son principal relais à Abidjan. Un choix stratégique (ancré très à gauche, il incarne une ligne politique différente de celle de Simone, plus identitaire) à l’origine de quelques tensions internes.
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