Sindika Dokolo : « La France doit être conséquente par rapport à la décision de restituer les œuvres pillées »
Le collectionneur congolais Sindika Dokolo signe « incarNations », une exposition « afrocentrée » au Palais des beaux-arts de Bruxelles. Restitutions, fin de l’ère Kabila, retour aux affaires en RD Congo : il se confie dans un grand entretien.
Cette exposition, Sindika Dokolo y pensait depuis plus de cinq ans. « Tout est né d’une conversation avec mon ami artiste Kendell Geers, qui a organisé l’événement avec moi, souligne le collectionneur. Il m’a expliqué que, finalement, je n’avais pas d’un côté des œuvres classiques, de l’autre, contemporaines, mais une seule collection. »
En lisant, sur ses conseils, Souleymane Bachir Diagne (Léopold Sédar Senghor, l’art africain comme philosophie), il se rend compte que ce qui l’émeut dans l’art est commun à toutes les périodes. Et c’est ce qu’il a choisi de mettre en avant dans cet accrochage, à Bozar, dans la capitale belge, jusqu’au 6 octobre.
Nouveau regard
« Il y a d’une part l’idée d’incarnation, note l’homme d’affaires. Pour citer Césaire : l’art occidental identifie les choses, l’art africain s’identifie aux choses. Il y a ensuite l’idée d’exorcisme, relevée par Picasso : l’art permet de se protéger des esprits en leur donnant une forme physique. »
Avec Kendell Geers, son « mentor », l’esthète a donc planché sur une nouvelle manière de présenter les œuvres africaines. Et, tandis qu’il travaillait à l’exposition, de nouveaux dossiers s’ouvraient : la restitution des biens culturels pillés en Afrique, l’alternance politique en RDC, les déboires de son épouse Isabel dos Santos en Angola… Entretien.
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