Burkinabè de Côte d’Ivoire : la nationalité en question

Combien y a-t-il de Burkinabè sur le territoire ivoirien ? Selon le dernier recensement, datant de 2014, ils seraient 3,5 millions, dont 61 % nés en Côte d’Ivoire, pays où le droit du sang prévaut. Un chiffre que certains observateurs jugent en dessous de la réalité.

Salogo Mohamed, président du conseil National des Burkinabe en Cote d’Ivoire lors d’une séance photos le 24 juillet 2019 à Abidjan© Olivier pour JA © Olivier pour JA

Salogo Mohamed, président du conseil National des Burkinabe en Cote d’Ivoire lors d’une séance photos le 24 juillet 2019 à Abidjan© Olivier pour JA © Olivier pour JA

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Publié le 30 juillet 2019 Lecture : 1 minute.

Mamadou Salogo, président du Conseil national des Burkinabè de Côte d’Ivoire, le 24 juillet à Abidjan. © Olivier pour JA
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« Personne ne peut dire précisément combien nous sommes », estime Mamadou Salogo, président du Conseil national des Burkinabè de Côte d’Ivoire (CNBCI). Sa propre histoire dit toute la complexité du sujet. Né en 1956 en Côte d’Ivoire, dans la région d’Adzopé, où ses parents étaient arrivés vingt-quatre ans plus tôt, il est devenu ivoirien en 2014 grâce à l’une des dispositions des accords de Linas-Marcoussis, signés en 2003, facilitant l’accès à la nationalité ivoirienne des Burkinabè nés en Côte d’Ivoire avant 1973.

Crainte de fraude

« Avant cela, j’étais apatride. Je n’avais jamais pu obtenir les documents requis pour prouver que j’étais burkinabè. Alors il a bien fallu choisir un pays… » raconte-t-il en brandissant avec fierté ses papiers d’identité. La question est sensible. Elle est au cœur du débat politique en Côte d’Ivoire, où la consonance du patronyme crée souvent la confusion sur la nationalité.

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« Il y a un tel brassage entre nos deux pays qu’il est parfois difficile de dire qui est burkinabè et qui ne l’est pas. Certains de nos compatriotes n’ont plus aucune attache au pays », explique un diplomate de Ouagadougou. Un flou qui a fait craindre des tentatives de fraude et justifié un encadrement plus strict des conditions de vote.

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