Chaos derrière les barreaux au Cameroun : comment la prison de Kondengui est devenue une poudrière
Sous-équipée, surchauffée et surpeuplée… Entre militants anglophones et membres de l’opposition incarcérés, la prison centrale de Yaoundé est au bord de l’implosion.
« Je dois m’estimer chanceux », souffle un pensionnaire de Kondengui. Le 22 juillet, alors qu’une mutinerie faisait rage à la prison centrale de Yaoundé, cet ancien homme d’affaires a vécu un calvaire. « Je me suis retrouvé seul dans ma cellule avec cinq molosses armés de poignards, dont l’un m’a menacé pendant dix minutes en appuyant son arme contre ma carotide.
J’ai eu peur d’être égorgé comme un vulgaire mouton », raconte-t-il. Le prisonnier s’en tirera « à bon compte » : « Ils ont volé le peu d’argent que j’avais, mes médicaments, ma montre, mes vêtements… » D’autres n’ont pas eu cette chance toute relative. L’ancien Premier ministre Ephraïm Inoni ainsi que l’ex-ministre de la Santé Urbain Olanguena ont dû être transportés aux urgences après avoir reçu de violents coups à la tête.
Ce qu’il s’est passé le 22 juillet
Mais que s’est-il passé ce 22 juillet ? Tout débute vers 9 heures. Excédés par les mauvais traitements, la médiocrité de la nourriture – voire son absence – et la lenteur des procédures judiciaires, plusieurs centaines de prisonniers anglophones se rassemblent dans la grande cour de la prison bâtie en 1968. Ils réclament leur libération immédiate ou, à défaut, leur jugement dans les plus brefs délais, eux qui sont parfois en détention provisoire depuis deux ans.
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