Étudiants africains : l’opération séduction du Québec

Pour retenir les nombreux étrangers fraîchement diplômés des grandes universités québécoises, le gouvernement a assoupli les conditions d’obtention d’un permis de résidence.

Des étudiants à Conakry, en 2015 (photo d’illustration). © Youssouf Bah/AP/SIPA

Des étudiants à Conakry, en 2015 (photo d’illustration). © Youssouf Bah/AP/SIPA

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 25 août 2019 Lecture : 2 minutes.

Chaque rentrée, ils sont quelques milliers à s’asseoir sur les bancs des universités québécoises. Venus du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, ils sont d’abord en quête de formations dans un des cadres de travail parmi les plus réputés au monde. Université de Laval, Université de Montréal (Udem), Université du Québec, à Montréal (Uqam), mais aussi McGill University et Concordia pour les anglophones… La renommée des établissements d’enseignement supérieur québécois n’est plus à faire.

Élites

Vu les tarifs pratiqués – jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de dollars l’année –, seules les élites peuvent y envoyer leurs rejetons. Ils étudient le commerce, la finance, l’administration ou encore l’ingénierie. Ils vivent confortablement, partageant leur temps entre les cours, un éventuel petit boulot et des activités sportives ou culturelles. Chaque université compte généralement une association d’étudiants africains qui permet aux nouveaux venus de s’intégrer.

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À la fin du cursus, se pose irrémédiablement la même question : celle du retour au pays. « Il y a généralement deux profils, analyse Richard Poulin, directeur du bureau international de l’Université de Laval. Ceux qui restent et commencent une carrière professionnelle au Québec. Et ceux qui rentrent directement chez eux. »

Deux choix de vie différents, à l’image des directions choisies par Oumou et Bintily Sanogo, deux sœurs maliennes de Bamako. La première, 34 ans, diplômée en commerce international de l’Uqam, a trouvé un poste dans une grande entreprise et a fondé une famille à Montréal. La cadette, 22 ans, a suivi l’exemple de sa sœur en choisissant de venir étudier au Québec plutôt qu’en France. Mais elle souhaite rentrer au pays à l’issue de sa formation en sciences politiques. « C’est difficile de s’installer ici et de trouver une bonne place. Nous sommes nombreux à vouloir revenir : il y a des perspectives en Afrique et nous pensons que nous serons plus utiles là-bas. »

Repoussoir

Pour beaucoup, le casse-tête administratif afin d’obtenir un permis de travail ou de résidence permanente est un vrai repoussoir. Depuis 2015, les autorités québécoises ont décidé d’assouplir et de raccourcir les délais d’obtention de permis de résidence permanente pour les étudiants étrangers.

Leur ambition ? En convaincre plus de demeurer au Québec pour travailler après leurs études. Afin de combler un manque de main-d’œuvre dans certains secteurs mais aussi pour faire fructifier les liens avec leurs pays d’origine.

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