[Tribune] Ce que Toni Morrison a offert au monde

Jamais complaisante, jamais mièvre, incroyablement intense et lyrique pour exprimer la vérité derrière les apparences et les appartenances. L’idée un peu folle que chacun de nous est un monde en soi, une histoire qui mérite d’être racontée.

Toni Morrison, à New York, le 27 février 2013. © Bebeto Matthews/AP/SIPA

Toni Morrison, à New York, le 27 février 2013. © Bebeto Matthews/AP/SIPA

Hemley Boum
  • Hemley Boum

    Romancière camerounaise, Grand prix littéraire d’Afrique noire

Publié le 30 août 2019 Lecture : 4 minutes.

J’ai découvert Toni Morrison à 16 ans. Lors d’un cours de physique auquel je ne m’intéressais pas, j’ai sorti un roman quelconque que je lisais en cachette, assise au dernier rang. Toute à mon histoire, je n’ai pas entendu ma prof arriver avant qu’elle ne me prenne sur le fait et me confisque mon livre. Je l’aimais bien cette prof, c’est juste sa matière qui ne passait pas. Elle aurait pu me sortir de son cours, elle ne l’a pas fait. À la fin de l’heure, elle m’a donné cet exemplaire en poche de Beloved : « Au moins, essaie-toi à de la vraie littérature. »

La littérature afro-américaine ne faisait pas partie des classiques à ma disposition à cette époque. Ma science se limitait au Black Boy, de Richard Wright, à la série Racines, qui alors passait sur les écrans de notre toute récente télévision nationale. La culture afro-américaine nous arrivait grâce à la musique pop des années 1980-1990 – Michael Jackson, Prince, Whitney Houston –, au rap – Tupac, Notorious B.I.G., Soul II Soul –, au cinéma de Spike Lee et de John Singleton.

Bien s’informer, mieux décider

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