Niger – « Entre allié insoumis et opposant constructif » : Seini Oumarou, l’équilibriste

Troisième homme de la présidentielle de 2016, Seini Oumarou a rejoint Mahamadou Issoufou après avoir soutenu Hama Amadou. Et entretient depuis le flou sur ces allégeances politiques entre majorité et opposition.

Seini Oumarou © Tagaza Djibo/J.A.

Seini Oumarou © Tagaza Djibo/J.A.

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Publié le 11 septembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Devant le palais présidentiel, le 13 janvier, à Niamey. © VINCENT FOURNIER/J.A.
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À 69 ans, l’ancien Premier ministre ne changera sans doute plus. Seini Oumarou a fait du silence l’une de ses armes politiques préférées. C’est peu dire que l’homme s’exprime avec parcimonie. Et quand il accepte un rendez-vous, c’est pour mieux l’annuler. Sa situation mériterait pourtant de longues heures de discussion.

Troisième homme de la présidentielle en 2016, il avait soutenu au second tour Hama Amadou, au sein de la Coalition de l’opposition pour l’alternance (Copa). Avant que le patron du Mouvement national pour la société du développement (MNSD, ancien parti de Mamadou Tandja) accepte l’offre du vainqueur, Mahamadou Issoufou : la fonction de haut représentant du président de la République.

En acceptant le poste offert par le chef de l’État, il a provoqué des grincements de dents au sein de son parti

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Difficile, depuis, de savoir où le situer. En acceptant le poste que lui proposait le chef de l’État, il a provoqué des grincements de dents au sein du MNSD. Beaucoup ont en effet peu apprécié ce rapprochement avec la majorité présidentielle, tandis qu’un front de l’opposition s’était mis en place pour lutter contre la loi de finances 2018 puis contre le code électoral.

À la fin de mars, lors du congrès de son parti à Tahoua, Seini Oumarou a toutefois prouvé qu’il tenait fermement les rênes et qu’il n’avait rien perdu de ses talents d’équilibriste. Au soir de son rassemblement, le MNSD a maintenu son alliance avec la majorité présidentielle, avec qui il fait « ménage commun mais chambre séparée », selon l’expression d’un militant.

« Opposant constructif »

« Notre parti peut contribuer à assurer la stabilité des institutions et permettre au pays de poursuivre dans la sérénité sa longue et difficile marche vers le progrès », a affirmé Oumarou, confirmant sa position de premier allié du chef de l’État. Partenaire donc, mais également adversaire. Car c’est lors de ce même congrès que Seini Oumarou a été désigné candidat du MNSD pour la présidentielle de 2021.

« Il espère y jouer un rôle, quelque part entre l’allié insoumis et l’opposant constructif », explique un observateur. « Seini a obtenu des postes pour lui et pour ses fidèles en 2016. Cela a permis au MNSD de tenir en attendant la prochaine élection. Avec la base dont il dispose au sein du parti, il est quasiment assuré de jouer le podium et de maintenir son rang », conclut une autre source.

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