Algérie : Louisa Hanoune, victime collatérale ?

Elle ne faisait pas partie du clan Bouteflika. Pourtant, la leader trotskiste est elle aussi poursuivie par la justice et détenue depuis plusieurs mois. Décryptage.

La secrétaire généraledu Parti des travailleurs, à Alger, en avril 2017. © Ramzi Boudina/REUTERS

La secrétaire généraledu Parti des travailleurs, à Alger, en avril 2017. © Ramzi Boudina/REUTERS

FARID-ALILAT_2024

Publié le 20 septembre 2019 Lecture : 5 minutes.

Elle rêvait sans doute de ce moment. Le ballet des fourgons cellulaires déposant hommes d’affaires et anciens ministres à la prison d’El-Harrach. Libre, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), aurait pu observer ce spectacle de la fenêtre de ses bureaux. Mais comme ces ex-responsables dont elle n’a cessé de dénoncer les malversations supposées, Louisa Hanoune est incarcérée. Non pour corruption ou dilapidation présumées, mais pour des chefs d’inculpation plus graves.

Détenue depuis le 9 mai à la prison de Blida, à l’ouest d’Alger, Louisa Hanoune est poursuivie pour « conspiration en vue de porter atteinte à l’autorité du commandant de l’institution militaire » et « conspiration contre l’autorité de l’État ». Des accusations passibles de la peine de mort, selon le code de la justice militaire. Saïd Bouteflika, frère du président déchu, les généraux Mohamed Mediène, dit Toufik, et Athmane Tartag, alias Bachir, deux ex-chefs des services de renseignements, sont mis en examen et emprisonnés à la prison militaire de Blida dans la même affaire.

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