Présidentielle en Tunisie : depuis Rabat, Paris ou Abou Dhabi, un scrutin sous haute surveillance
La présidentielle représente un enjeu majeur pour le pays mais aussi pour ses partenaires et amis. De Washington à Abou Dhabi en passant par Paris, Bruxelles, Alger et Rabat, tous les regards sont rivés, ce 15 septembre, sur le déroulement de l’élection à la magistrature suprême dans l’unique vraie démocratie issue du Printemps arabe.
• Europe : une amitié exigeante
L’arrestation de Nabil Karoui le 23 août a fait sortir de sa réserve Antonio Tajani, député et ancien président du Parlement européen. « Cela rappelle de mauvais souvenirs de régimes autoritaires. La Tunisie risque de faire des pas en arrière dans sa transition démocratique », a commenté l’élu italien sur Twitter. L’indignation s’est depuis propagée.
Le 10 septembre, la présidentielle tunisienne s’invite au Parlement français. « Dans quelle démocratie voit-on, trois semaines avant le premier tour d’une élection présidentielle, le principal candidat incarcéré ? » s’est interrogé Jean-Christophe Lagarde, député centriste. « On m’a fait part de plusieurs craintes d’atteinte au processus démocratique actuel », a affirmé pour sa part le député M’jid El Guerrab, qui représente notamment les Français résidant en Tunisie.
« C’est un message de très grande attention que je veux adresser à nos amis tunisiens, de très grande amitié, de confiance et d’espoir que les élections seront à la hauteur des enjeux », a lancé le Premier ministre Édouard Philippe, rappelant le soutien de la France à la Tunisie, « politiquement, diplomatiquement, avec beaucoup d’engagement ». Un avertissement à mots couverts.
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