Crise anglophone au Cameroun : qui est à la manœuvre pour mener le dialogue national ?

Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil, et Joseph Dion Ngute, le Premier ministre, ont été chargés par le président camerounais de conduire le dialogue annoncé la semaine dernière. Face à la défiance des séparatistes et à la prudence de l’opposition, ils auront fort à faire pour tenter de convaincre.

Paul Biya, le président camerounais, lors de son discours 10 septembre. © MABOUP

Paul Biya, le président camerounais, lors de son discours 10 septembre. © MABOUP

Publié le 16 septembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Le dialogue national, dont Paul Biya a annoncé le lancement pour la fin de septembre, était en préparation depuis des mois. Ses maîtres d’œuvre : Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil, et Joseph Dion Ngute, le Premier ministre.

En août, Ngoh Ngoh avait eu à Paris plusieurs entretiens avec les autorités françaises, qui avaient réitéré leur appel à des pourparlers avec les séparatistes anglophones. Alors qu’Emmanuel Macron n’a jamais reçu Biya à l’Élysée dans le cadre d’une visite bilatérale, la possibilité d’une rencontre des deux chefs d’État à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, à la fin de septembre, avait été évoquée.

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Défiance des séparatistes, méfiance de l’opposition

Ngoh Ngoh, Mvondo Ayolo et Dion Ngute auront fort à faire pour mettre en œuvre le dialogue national. « Il est peu probable que les séparatistes déposent les armes pour y participer, alors qu’ils ne sont pas prêts à discuter d’un cessez-le-feu », estime une source diplomatique.

L’opposition, elle, reste prudente. Le MRC de Maurice Kamto a salué l’initiative tout en émettant des réserves quant à sa participation – ses chefs étant emprisonnés. Ses cadres encore en liberté ont prévu d’aborder le sujet entre les 19 et 21 septembre à Bafoussam, à l’occasion des obsèques de Christophe Kamdem, le secrétaire de leur fédération de l’Ouest, décédé le 30 juillet.

Initiatives parallèles

De leur côté, plusieurs ex-chefs d’État africains, réunis autour du Sud-Africain Thabo Mbeki dans le cadre de l’Africa Forum, vont organiser un symposium pour soutenir le dialogue. Ces anciens dirigeants, dont plusieurs sont proches de l’opposant camerounais Akere Muna, se sont entretenus à ce sujet par vidéoconférence juste après le discours de Biya.

Enfin, le Centre pour le dialogue humanitaire (HD), sis en Suisse, entreprend lui aussi une médiation, avec Ngoh Ngoh comme interlocuteur. Son objectif : faire asseoir autour d’une même table le gouvernement camerounais et les séparatistes anglophones, qu’il souhaite grouper au sein d’une plateforme unique. En août, les Suisses s’étaient rendus à Yaoundé pour y rencontrer Joseph Dion Ngute.

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