Présidentielle en Algérie : une élection à marche forcée
Pour le patron de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, la tenue d’une présidentielle – fixée au 12 décembre – est la seule solution pour sortir de l’impasse politique. Et gare à celui qui tenterait d’en entraver le déroulement.
« Je n’ai pas la marche arrière. » C’est à son médecin personnel qu’Ahmed Gaïd Salah (AGS), vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée, a fait cet aveu. L’homme reconnaît avoir un caractère de granit. Ses désirs sont des ordres. Et sa détermination confine parfois à l’obstination, voire à l’entêtement, comme lorsqu’il promet d’organiser coûte que coûte une présidentielle avant la fin de l’année.
Le 2 septembre, Gaïd Salah a jugé « opportun de convoquer le corps électoral le 15 septembre afin que les élections puissent se tenir dans les délais fixés par la loi ». Message reçu cinq sur cinq par Abdelkader Bensalah, président par intérim. Le 15 septembre donc, à la télévision, ce dernier a appelé les Algériens à se rendre aux urnes le 12 décembre.
Face à l’impasse politique et à l’inextricable crise dans laquelle se trouve l’Algérie huit mois après le début de la révolution, l’armée considère que la tenue d’une présidentielle est l’unique solution. Après l’annulation du scrutin du 18 avril – auquel Abdelaziz Bouteflika était candidat avant d’être démis – et après l’élection avortée du 4 juillet – faute de candidats – , le rendez-vous du 12 décembre devrait être le bon. Quitte à employer la manière forte.
C’est que la constance d’Ahmed Gaïd Salah, véritable homme fort de la nouvelle Algérie, ne s’est jamais démentie. Aussitôt arrachée la démission de Bouteflika, il a prévenu : ni transition, ni assemblée constituante, ni gouvernement d’union nationale. Les urnes et rien d’autre. Les réfractaires ? Des ennemis de la nation, des mercenaires, des agents de l’étranger.
Bien s’informer, mieux décider
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