Kenya-Somalie : de l’eau dans le gaz entre Uhuru Kenyatta et Mohamed Abdullahi Farmajo

Même si une médiation du président égyptien Sissi, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, a fait baisser la tension entre les présidents kényan et somalien, qui ont annoncé le 25 septembre à New York une reprise de leurs relations diplomatiques, le conflit frontalier entre les deux pays demeure.

Uhuru Kenyatta et Mohamed Abdullahi Farmajo © Jeune Afrique

Uhuru Kenyatta et Mohamed Abdullahi Farmajo © Jeune Afrique

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 1 octobre 2019 Lecture : 1 minute.

Le conflit frontalier perdure entre Uhuru Kenyatta et Mohamed Abdullahi Farmajo. En jeu : les réserves potentielles offshore d’hydrocarbures – et revenus afférents – dans une région où les grands groupes pétroliers, depuis les découvertes de gaz mozambicains, tanzaniens et kényans, se pressent désormais.

Les Kényans ont déjà attribué des permis d’exploration dans une immense zone contestée – environ 150 000 km² – et ce notamment à l’italien ENI, titulaire des blocs L21, L23 et L24. Mais la Somalie entend faire reconnaître une frontière maritime dans l’océan Indien allant de la côte vers le sud-est – et non pas plein est ainsi que défini selon un accord bilatéral datant de 2009.

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Regain de tension

En ce sens, Mogadiscio a déposé plainte en 2014 auprès de la Cour internationale de justice de La Haye. En cas de découverte pétrolière ou gazière, un nouveau tracé frontalier plus au sud donnerait des moyens non seulement à l’État fédéral somalien, mais aussi à l’État semi-­autonome du Jubaland, qui jouxte le Kenya, et que le président Farmajo cherche à rallier à sa cause, alors que son pays – où les troupes kényanes participent à la Mission de paix de l’UA (Amisom) – sort difficilement de la guerre civile.

Il y a eu un regain de tension, au début de février 2019, après que la Somalie a organisé à Londres une première mise aux enchères de ses blocs au large de ses côtes, à la suite des études géologiques menées par Spectrum Geo.

Même si le gouvernement somalien a affirmé n’avoir missionné cette société britannique que sur les zones non contestées, et n’avoir pas mis en vente des blocs sur la région frontalière, le Kenya a quand même rappelé son ambassadeur pour manifester sa colère. Après la réconciliation de New York, les deux pays et leurs avocats vont continuer à affûter leurs arguments pour le procès à La Haye qui ne commencera que le 4 novembre, après un report de deux mois obtenu par Nairobi.

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