Maroc : Oum, portrait d’une femme libre
À 40 ans passés, Oum poursuit son émancipation. Dans Daba, son album le plus personnel, elle chante la solidarité féminine, la nature menacée, la condition des migrants…
Sur la pochette de son nouveau disque, de jeunes pousses aux ramifications verdoyantes lui tiennent lieu de chevelure. Oum a vécu plus de quarante printemps, le texte de la première chanson de ce nouvel opus, baptisé Daba (« maintenant », en arabe marocain), le rappelle d’ailleurs en préambule… Mais le constat n’a rien de tragique.
« À l’âge de 35 ans, je me suis rendu compte que j’avais construit mon identité sur la base de ce qu’on me disait de faire, de ce qu’on attendait de moi », confie la chanteuse entre deux gorgées de thé vert, avant de partir vers la scène du festival Arabesques, à Montpellier. « Pour savoir qui l’on est vraiment, il faut d’abord décomposer ce que l’on a appris. » L’artiste a fait sienne la devise du poète grec Pindare : « Deviens ce que tu es »… « Je l’applique, ou du moins j’essaie ! » glisse-t-elle en riant.
Cette mutation se ressent dès les premiers accords. Certes, elle a gardé près d’elle la fine équipe qui avait fait le succès de son album précédent, Zarabi : Yacir Rami au oud, Damian Nueva à la contrebasse, Camille Passeri à la trompette. Mais Carlos Mejias aux machines (et au saxophone) ajoute des notes synthétiques qui viennent enrichir un son déjà imprégné de jazz, de gospel, de soul, de blues du désert et de rythmes africains…
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