Sénégal : l’opération reconquête de Khalifa Sall
Gracié mais pas amnistié, Khalifa Sall entame un nouveau combat : recouvrer ses droits civiques et politiques.
Au titre du code électoral, l’ex-édile est considéré comme non éligible, car ayant été condamné à une peine de plus de six mois de prison. « Aucun juge n’a prononcé la perte de ses droits civiques. C’est à ce niveau que nous allons mener bataille, quitte à porter le combat devant des juridictions internationales », promet son collaborateur Moussa Tine.
« Conquérir le pouvoir »
Concernant ses ambitions pour les locales (prévues en décembre 2019 puis reportées sine die) et les législatives de 2022, l’entourage de Khalifa Sall botte en touche : « Notre objectif est de conquérir le pouvoir », répond un collaborateur, qui admet toutefois qu’elles seront « un test pour le mouvement que souhaite fédérer Khalifa Sall », avec la présidentielle de 2024 en ligne de mire.
Ce qui importe, c’est de rassembler les forces progressistes autour d’un mouvement de gauche
Un objectif pour lequel il faudra resserrer les rangs, notamment parmi ses anciens camarades socialistes. Bien qu’exclu du PS en décembre 2017, « Khalifa Sall a toujours indiqué qu’il restait socialiste, rappelle Babacar Thioye Ba, son ex-directeur de cabinet. Aujourd’hui, ce qui importe, c’est de se montrer à la hauteur de la situation et de rassembler les forces progressistes du pays autour d’un mouvement de gauche. » Parti socialiste inclus ? « S’il change ses orientations », lance-t-il, en référence au ralliement du PS à Macky Sall.
« 2024 ne se jouera pas sur une coalition au premier tour mais au second, assure un proche. Khalifa Sall a l’envergure pour passer, alors son côté “ami politique de tous” fera le reste pour engranger des soutiens parmi ses adversaires du premier tour. »
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