Cameroun-France : le grand retour de Paul Biya sur la scène diplomatique

Arrivé à Lyon le 8 octobre, Paul Biya a profité de sa présence à la conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose pour faire son grand retour sur la scène diplomatique.

Le couple présidentiel camerounais, avec Emmanuel Macron, à Lyon, le 9 octobre. © Laurent Cipriani/AP/SIPA

Le couple présidentiel camerounais, avec Emmanuel Macron, à Lyon, le 9 octobre. © Laurent Cipriani/AP/SIPA

Publié le 14 octobre 2019 Lecture : 1 minute.

Le 10 octobre, le chef de l’État camerounais s’est entretenu durant quarante-cinq minutes avec Emmanuel Macron, qui s’est montré bien disposé à son égard. Chantal Biya, la première dame, et Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, se sont joints à eux.

Image du Cameroun à l’étranger

Selon nos sources, Paul Biya a paru très soucieux de l’image du Cameroun à l’étranger et du risque de voir s’éloigner ses partenaires. De son côté, le président français a insisté sur le fait que, selon lui, la répression n’est pas le meilleur moyen de résoudre le conflit anglophone, contrairement à ce que certains sécurocrates de Yaoundé suggèrent à son homologue. Il l’a aussi encouragé à appliquer rapidement les conclusions du « grand dialogue national ».

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En organisant ce dialogue, puis en libérant le 5 octobre son opposant Maurice Kamto et en annonçant la libération de 333 prisonniers anglophones, Biya a montré qu’il n’était pas insensible aux pressions internationales.

Lors de sa réélection, il y a un an, le Camerounais avait reçu un courrier confidentiel de Macron, daté du 25 octobre 2018, le félicitant pour sa victoire mais exprimant aussi la « préoccupation profonde » de la France au sujet de la crise anglophone. Face aux députés ou lors de points de presse, Le Drian n’a jamais manqué d’appeler au dialogue. Les États-Unis, par la voix de Tibor Nagy, leur secrétaire d’État adjoint aux Affaires africaines, et par le biais d’une résolution du Congrès, se sont eux aussi livrés à un intense lobbying en ce sens.

Selon l’Élysée, la venue de Paul Biya à Lyon avait été prévue « bien avant » la libération de Kamto, la première dame étant très engagée dans la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose.

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