Maroc : les dessous du remaniement ministériel de Saadeddine El Othmani
Entre impératifs royaux et tractations partisanes, Saadeddine El Othmani s’est révélé fin stratège en renouvelant son équipe tout en réduisant le staff gouvernemental. Plongée dans les coulisses du casting.
Délicat exercice… Sommé par le roi dans le dernier discours du Trône de procéder à un remaniement ministériel, le chef du gouvernement a accompli sa mission avec discrétion et doigté. Avec un cabinet réduit à 23 ministres – contre 39 auparavant – , El Othmani II est l’effectif le plus resserré depuis 1979. « Travailler avec une équipe aussi ramassée a été l’ambition de tous les chefs de gouvernement, explique un ancien ministre. Ils ont tous été rattrapés par la réalité des négociations et l’appétence pour les maroquins de leurs propres partisans ou de leurs alliés de la majorité. » Pas Saadeddine El Othmani, qui avait anticipé son coup de longue date.
En 2017, l’architecture de son cabinet était marquée par la création de grands pôles ministériels chapeautant plusieurs secrétariats d’État. Aussi, il lui a été plus facile de dégraisser deux ans plus tard : il suffisait de se débarrasser de ces derniers. Écartés, les douze secrétaires d’État de la première version du gouvernement. Neuf ont été remerciés, trois sont promus ministres ou ministres délégués. Finalement, le nombre de ministères délégués diminue, passant de six à cinq. Là encore, il a suffi à El Othmani de supprimer certains départements, d’en fusionner d’autres, ou d’intégrer les prérogatives à des ministères de plein exercice. La réforme de l’administration est désormais rattachée à l’Économie et aux Finances.
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