Gabon : quel bilan pour les cinq réformes phares ?
Code pétrolier, exportation du bois, programme Graine, suppression des « fonds communs », train de vie de l’État… Quel est le bilan des cinq grandes réformes mises en place par Ali Bongo Ondimba depuis dix ans ?
• Interdiction d’exporter le bois en grume
Mise en œuvre en 2010, cette mesure a multiplié par deux le poids du secteur du bois dans le PIB national, jusqu’à atteindre environ 5 % – loin toutefois de la barre des 20 %, objectif fixé par Ali Bongo Ondimba pour 2020.
En revanche, les taxes et impôts perçus sur l’activité du secteur, qui s’élevaient à 25,46 milliards de F CFA (38 millions d’euros) en 2009, n’étaient plus que de 7,05 milliards de F CFA en 2014.
• Suppression des « fonds communs »
C’était une manne annuelle de 212 milliards de F CFA que se partageaient depuis quarante ans environ 9 000 fonctionnaires des régies financières. Supprimés en 2014, les « fonds communs » ont d’abord été remplacés par une prime d’incitation à la performance (PIP), versée à 50 000 personnes. Au bout d’un an, elle aussi a été supprimée.
• Programme Graine
La réforme de la politique agricole a accouché du programme Graine, lancé en 2017 avec un appui de la Banque africaine de développement (BAD) de 64,6 milliards de F CFA en partenariat avec le groupe singapourien Olam.
Bilan mitigé. Si la part du secteur agricole dans le PIB national a augmenté (de 3,9 % à 6,1 % entre 2013 et 2017), la contribution du programme Graine à cette augmentation reste marginale.
• Code pétrolier
Promulgué le 16 juillet, le nouveau code pétrolier supprime l’impôt sur les sociétés et baisse de manière significative la redevance minière.
C’est moins de recettes pour l’État, certes, mais plus de marge pour les entreprises, ainsi incitées à investir.
• Réduction du train de vie de l’État
Plusieurs entreprises et agences publiques ont été dissoutes, les effectifs de la fonction publique ont été réduits, ainsi que la taille des cabinets ministériels.
Dans la loi de finances 2019, la masse salariale enregistre une baisse de 10 %, soit une économie d’un peu plus de 70 milliards de F CFA.
Gabon : santé et éducation, des progrès notables
Selon la Banque mondiale, l’espérance de vie à la naissance est passée de 62,2 ans en 2009 à 66,4 ans en 2017. Des progrès similaires ont été réalisés en matière de réduction de la mortalité infantile et maternelle.
Le taux d’alphabétisation a, lui, progressé, même chose pour l’indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), qui est passé de 0,66 à 0,70 en 2018 (sur une échelle allant de 0 à 1).
Enfin, selon l’Onusida, entre 2010 et 2019, les nouvelles infections au VIH ont diminué de 50 %, et les décès liés au sida ont baissé de 32 %.
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