Manifestations en Guinée : comment Alpha Condé a piloté la riposte
Le président guinéen a suivi heure par heure le déroulement des manifestations qui ont secoué son pays, la semaine dernière. Depuis le palais présidentiel, c’est Alpha Condé qui a pris les principales décisions.
Tout en déléguant à Ibrahima Kassory Fofana, son Premier ministre, le soin de monter en première ligne et de coordonner les réactions officielles, Alpha Condé a suivi heure par heure dans son palais de Sekhoutoureya le déroulement des manifestations de l’opposition à Conakry et dans plusieurs villes de province, les 14 et 15 octobre (9 morts, selon un bilan officiel).
Confinement des opposants et de l’armée
Convaincu d’avoir affaire à une tentative d’insurrection – sous le couvert de protestations contre sa volonté présumée de briguer un troisième mandat en 2020 – destinée à le renverser en quelques jours et pilotée par ses adversaires Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, le président guinéen a pris lui-même les principales décisions, comme le confinement de ces deux derniers dans leurs résidences respectives et la consignation de l’armée dans les casernes.
Tentative de riposte médiatique
Le 15 octobre dans l’après-midi, il a convoqué une réunion de crise, à laquelle ont participé Rachid Ndiaye, son ministre conseiller spécial, et l’équipe de communication de la présidence. Au menu, notamment : comment répliquer à la multiplication, sur les réseaux sociaux, de fake videos présentant des images de manifestations censées se dérouler à Conakry, mais en réalité « recyclées », voire filmées en Haïti ou au Mozambique.
Afin de structurer cette riposte médiatique, un document de « contextualisation des manifestations organisées par le FNDC [Front national pour la défense de la Constitution] » a été diffusé en interne, le 18 octobre.
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