Marché de la dette : les eurobonds ont la cote en Afrique

Des taux d’intérêt en baisse, des échéances plus lointaines, des émetteurs toujours plus nombreux… Le marché international de la dette obligataire séduit les États africains.

En 2015, l’eurobond du Gabon a attiré un carnet de commandes de 2,75 milliards de dollars. © Ricard Drew/AP/SIPA

En 2015, l’eurobond du Gabon a attiré un carnet de commandes de 2,75 milliards de dollars. © Ricard Drew/AP/SIPA

Publié le 3 décembre 2019 Lecture : 1 minute.

En augmentation de plus d’un tiers, les émissions de dettes souveraines africaines sur les marchés internationaux ont marqué une progression importante en 2018. La baisse des revenus fiscaux qui a suivi la chute des cours de matières premières a forcé plusieurs gouvernements à revoir leurs objectifs d’endettement à la hausse.

Les investisseurs, en quête de marchés rémunérateurs dans un contexte international marqué par des taux d’intérêt très faibles, ont eu vite fait de s’engouffrer dans la brèche.

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Selon les données compilées par Dealogic, les douze émissions d’eurobonds (en 24 tranches) de 2018 ont rapporté 26,2 milliards de dollars aux coffres de neuf États, plus que les 19,6 milliards de dollars en 2017.

Et les échéances sont de plus en plus lointaines, avec des durées d’endettement sur trente ans pour huit de ces émetteurs. En 2016, seuls quatre États avaient accès à ce marché, et les durées n’excédaient pas dix ans.

Les 200 premières banques africaines

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L’Égypte, le plus gros émetteur

L’Égypte arrive en tête des émetteurs : elle a levé au premier semestre près de 6,5 milliards de dollars en deux émissions libellées en dollars et en euros. En fonction du risque, de la notation souveraine et de la durée des emprunts, les taux d’intérêt varient entre 4,8 % pour l’Égypte et 9,4 % pour l’Angola. Ce dernier pays renouait en 2018 avec les marchés internationaux pour la première fois depuis 2015.

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Mais cette recrudescence des émissions s’accompagne d’un risque accru. Selon les estimations du FMI publiées en avril 2019, parmi 35 États subsahariens, sept sont en défaut de paiement, soit le nombre le plus élevé depuis 2009, tandis que l’endettement public dans la région atteignait à la fin de 2018 une moyenne de 56 % du PIB.

Les emprunts obligataire d'tat sur les marchés internationaux en 2018 © JA

Les emprunts obligataire d'tat sur les marchés internationaux en 2018 © JA

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