Au Maroc, Richbond rejoint le capital de Cash Plus et vise l’Afrique francophone

La feuille de route ambitieuse de ce spécialiste du transfert d’argent, qui se prépare à se lancer à l’international, a su attirer un investisseur de poids, alors même que de chaque côté on se projette vers les pays d’Afrique subsaharienne.

Hazim Sebbata est à la tête d’un réseau de 1700 points de vente. © Hassan Ouazzani pour JA

Hazim Sebbata est à la tête d’un réseau de 1700 points de vente. © Hassan Ouazzani pour JA

Publié le 9 décembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Le spécialiste marocain du transfert d’argent Cash Plus a accueilli en mai 2019 un nouvel actionnaire dans son tour de table. Conseillé par Burj Finance, le groupe Richbond, fondé en 1965 par la famille Tazi et opérant dans le textile, l’immobilier, l’agroalimentaire, la logistique et l’hôtellerie, fait entrer un nouveau secteur dans son portefeuille.

Il a acquis 40 % du capital de l’entreprise, l’actionnariat étant complété par la famille Amar, fondatrice de l’entreprise (40 %), et par le fonds Mediterrania Capital Partners (20 %).

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La volonté de Cash Plus d’étendre ses activités à l’international a séduit la famille Tazi, qui multiplie les implantations hors du Maroc. « Richbond a cru en notre business plan et a voulu s’inscrire dans sa continuité », explique Hazim Sebbata, directeur général de Cash Plus. « Nous étudions des implantations en Afrique subsaharienne », poursuit-il. Et de préciser que les négociations sont avancées dans trois pays francophones. « Nous nous sommes associés à des partenaires locaux pour faciliter notre implantation », ajoute-t-il. Richbond, qui s’est déjà installé dans huit pays subsahariens, pourrait l’y aider.

Plus seulement des transferts d’argent

Depuis ses débuts, en 2004, Cash Plus nourrit de grandes ambitions malgré la forte concurrence dans le secteur du transfert d’argent, dominé par Wafacash, filiale du groupe Attijariwafa. L’entreprise a accru son réseau à une vitesse effrénée depuis 2014 et détient plus de 1 700 points de vente. Auxquels s’ajouteront de nombreux revendeurs de Richbond, qui deviendront des franchisés Cash Plus. « Le renforcement du réseau est un des piliers de notre stratégie. Et nous voulons garder le même rythme de croissance », prévoit Hazim Sebbata.

C’est une grande avancée dans le paysage financier marocain

Le patron souhaite aussi diversifier ses services et produits. En 2018, Cash Plus, qui revendique plus de 5 millions de clients uniques et qui anticipe un chiffre d’affaires de 250 millions de dirhams (environ 23 millions d’euros) à la fin de 2019, a obtenu l’agrément de la Banque centrale pour exercer l’activité d’établissement de paiement. La société pourra proposer la domiciliation des revenus et différents moyens de paiement, à l’exception des chèques et des lettres de change.

« C’est une grande avancée dans le paysage financier marocain, et nous avons une large population non bancarisée à satisfaire », se réjouit Hazim Sebbata. Un marché de plusieurs millions de Marocains s’offre en effet à Cash Plus et à ses concurrentes, Wafacash, M2T, M2M et Maymouna Services Financiers. La banque centrale table sur un marché de 6 millions d’utilisateurs d’ici à 2024, pour un volume de transactions dépassant 1,3 milliard de dirhams.

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Objectif diversification

Si Richbond a voulu entrer dans le capital de Cash Plus et ainsi intégrer les services financiers, c’est pour bénéficier de leur proximité avec les consommateurs. « Notre groupe veut investir dans les métiers orientés vers les ménages et présentant d’importantes perspectives de croissance », explique Richbond, qui emploie plus de 3 000 personnes sur douze sites industriels et 1 300 points de vente.

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