Accusé de corruption aux côtés de Shell et Eni, l’ex-ministre nigérian Dan Etete reste droit dans ses bottes
En toute liberté, l’ancien ministre nigérian du Pétrole se confie en exclusivité à Jeune Afrique au sujet des soupçons de corruption pesant sur les majors pétrolières Eni et Shell, dont le procès se tient à Milan. Et livre sa version des faits sans le moindre sentiment de culpabilité.
L ‘émotion est palpable. Attablé au bar d’un grand palace parisien le lundi 30 septembre, Dan Etete retire ses lunettes rondes et écrase une larme. Mais si le visage de l’ancien ministre nigérian du Pétrole (1995-1998) devient soudain grave et son ton plus solennel, ce n’est pas à cause du procès qui se tient actuellement à Milan et dont il est, avec plusieurs chefs d’inculpation (corruption, blanchiment d’argent…), l’un des plus éminents protagonistes.
Ouverte en 2018, cette procédure concerne les conditions d’attribution, en 2011, aux majors Eni et Shell, du bloc pétrolier OPL-245, un gisement comptant parmi les plus prolifiques d’Afrique (9 milliards de barils). Il s’agirait selon la presse du plus gros scandale de corruption de l’histoire du continent, impliquant notamment Claudio Descalzi, PDG de la compagnie italienne, ainsi que de hauts cadres de sa concurrente néerlando-britannique.
Dans cette transaction à 1,3 milliard de dollars, la justice italienne soupçonne que 1,1 milliard a été transféré à Malabu Oil and Gas, première détentrice, en 1998, des droits d’exploitation du champ (et à nouveau propriétaire en 2010 après s’être vu retirer une deuxième fois la licence en 2006). Une entreprise dont Dan Etete possédait des parts. Pour certaines ONG, contre lesquelles il n’a pas de mots assez durs, l’argent aurait été utilisé pour soudoyer des intermédiaires et des personnalités politiques nigérianes.
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles