Bénin : l’énigme Boni Yayi

A-t-il disparu des écrans radar après son exil précipité, à la fin de juin, pour mieux préparer son retour ? Imprévisible, l’ancien président n’est en tout cas pas homme à renoncer.

En avril, à Cotonou.Selon ses proches, il devrait s’exprimer prochainement sur la crise traversée par son parti, les FCBE. © Yanick Folly/AFP

En avril, à Cotonou.Selon ses proches, il devrait s’exprimer prochainement sur la crise traversée par son parti, les FCBE. © Yanick Folly/AFP

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Publié le 31 octobre 2019 Lecture : 6 minutes.

Thomas Boni Yayi n’a jamais accordé beaucoup d’importance aux anniversaires, préférant la compagnie des chauffeurs de zémidjan ou de ses partisans aux célébrations démesurées que ses proches aiment lui organiser. Ce 1er juillet, l’ancien président béninois vient d’avoir 67 ans, mais il n’a pas le cœur à la fête. Il a passé plus d’un mois confiné dans son domicile de Cotonou. « Cinquante-deux jours, précise un de ses proches. Et cinquante-deux jours, c’est long ! »

En ce 1er juillet donc, Boni Yayi n’est pas en forme. Il souffre d’hypertension artérielle, les pieds gonflés et doit se faire opérer d’une sciatique. Où se trouve-t-il exactement ? À l’exception de quelques chefs d’État du continent, de sa femme et de ses enfants, personne ne le sait vraiment. Il a quitté Cotonou pour Lomé aux premières lueurs du 22 juin, dans une voiture de la présidence togolaise, après d’âpres négociations et l’intervention de l’Ivoirien Alassane Ouattara.

Convalescence

Et ensuite ? A-t-il pris la direction de l’Hôpital américain de Neuilly, en région parisienne, où il est habituellement suivi ? A-t-il préféré s’envoler pour la Corée du Sud, dont il apprécie particulièrement l’offre médicale ? Ou est-il simplement resté à Lomé ? Aujourd’hui encore, le mystère reste entier. Ses proches refusent toujours de rendre public son lieu de résidence ou de préciser ses allées et venues, « pour ne pas porter préjudice aux pays concernés ».

Selon plusieurs sources toutefois, Boni Yayi a quitté Lomé quelques jours après y être arrivé, le 22 juin. Mais il a ensuite regagné la capitale togolaise, une ville qu’il connaît bien – elle abrite le siège de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), qu’il a dirigée de 1994 à 2006. C’est là qu’il a passé une bonne partie de sa convalescence. Interrogé, un ministre togolais reconnaît d’ailleurs « des séjours réguliers ». « C’est chez nous qu’il s’est requinqué », explique-t-il.

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