Tech – La bataille des hubs : Abidjan, cité connectée

L’internet à Abidjan a l’avantage de ne jamais connaître la même saturation que le trafic automobile de la capitale économique ivoirienne.

Une vue d’Abidjan (illustration) © Jeune Afrique/2017.

Une vue d’Abidjan (illustration) © Jeune Afrique/2017.

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Publié le 12 novembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Le Dakar Institute of technology (Illustration) © Dakar Institute of Technology/2019
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La bataille des hubs technologiques francophones

Du Maroc à la Côte d’Ivoire en passant par la Tunisie et le Sénégal, quatre métropoles rivalisent d’ingéniosité pour séduire les investisseurs du secteur.

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Déjà dotée de trois câbles sous-marins, la métropole en a inauguré un quatrième, au début d’octobre, installé par MainOne. Il doit permettre d’améliorer la couverture 4G à travers l’ensemble de la Côte d’Ivoire, tout en faisant baisser les prix, en attendant un cinquième câble, annoncé d’ici à la fin de l’année et exploité par Moov.

« Les télécoms ont très tôt été envisagées comme un domaine stratégique. Un programme de développement du secteur a été mis en place sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny, qui a débouché sur la privatisation de l’opérateur public CI-Telcom en 1997 », rappelle Louis Guillaume N’Dia, consultant senior au sein du cabinet Grant Thornton, à Abidjan.

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Selon lui, cette culture du numérique séduirait les acteurs internationaux. Abidjan héberge plusieurs bureaux d’entreprises internationales du secteur. Outre CFAO Technologies, la ville accueille aussi Atos, qui, comme au Sénégal, est doté d’équipes spécialisées dans les infrastructures, les systèmes applicatifs et le big data. L’entreprise intervient pour des clients comme Orange, dont l’un des objectifs est de contribuer à la création d’un écosystème numérique local.

65 millions de dollars pour le Vitib à Grand-Bassam

Ces dernières années, aux côtés de Seedstars, Incub’Ivoir, Baby Lab ou du discret Y’ello Startup de MTN, l’opérateur français a appuyé le déploiement d’un écosystème complet pour favoriser l’émergence de jeunes pousses de la tech : une école de code inaugurée en mai, un accélérateur de start-up qui sera bientôt doté d’un incubateur, ainsi qu’un centre de recherche implanté en 2011. Le tout pour un investissement de 30 millions d’euros. À l’instar de MainOne, qui a déboursé 15,2 millions d’euros pour son data center, Orange dispose de sa propre structure, installée dans le Village des technologies de l’information et de la biotechnologie (Vitib).

Cette zone franche de 624 ha, inaugurée à Grand-Bassam en 2014, a coûté plus de 65 millions de dollars à l’État. Les entreprises qui s’y installent bénéficient d’une exonération fiscale pendant cinq ans, puis paient 1 % d’impôt à partir de la sixième année, entre autres facilités. « La start-up Lifi-Led, qui a profité de l’accompagnement de la Fondation jeunesse numérique, s’y est installée », note Sidick Bakayoko, fondateur de Paradise Game, une société spécialisée dans les jeux vidéo.

Même si la Côte d’Ivoire a récemment gagné douze places au classement « Doing Business » et se place parmi les trois pays subsahariens où il est le plus facile d’entreprendre, les autorités peinent à faire connaître les mesures incitatives en place. « Je rencontre beaucoup d’entrepreneurs qui ne savent pas qu’il n’y a pas de taxes pour les SARL dont le capital est inférieur à 10 millions de francs CFA », indique ainsi le consultant de Grant Thornton. De son côté, Sidick Bakayoko prône une centralisation des différentes initiatives sous une bannière plus facilement identifiable, à l’image du Startup Act tunisien.

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Attractivité à Abidjan

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