Tunisie : Kaïs Saïed, un juriste révolutionnaire devenu président
Sous ses dehors d’ascète, le très pédagogue Kaïs Saïed prône ni plus ni moins une révolution légale.
La Tunisie en pleine révolution culturelle
Au-delà de la lutte contre la corruption et le chômage, de la revitalisation des services publics et de la relance de l’économie, c’est la refonte totale du mode de gouvernance qui est au cœur du projet du nouveau président.
Au-delà des positions conservatrices et souverainistes qu’il défend, le juriste, spécialiste du droit constitutionnel, explique qu’il souhaite une refonte totale de l’organisation politico-administrative du pays, qui inverserait la pyramide du pouvoir. Son projet de démocratie directe vise à décentraliser les processus de décision et l’initiative législative pour les faire repartir d’une base locale, puis vers le niveau régional, avant d’atteindre l’échelle nationale.
Des conseils locaux – dont les élus seront désignés au suffrage uninominal à deux tours et dont le mandat sera révocable –, identifieront les programmes de développement local, qui seront soumis à des conseils régionaux, auxquels participeront les directeurs régionaux des administrations centrales.
Après synthèse et évaluation de leur pertinence, les projets seront défendus devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) par un représentant du conseil régional, qui y siégera en alternance avec d’autres collègues. Cependant, pour modifier le système de gouvernance, il faudra au préalable procéder à une révision de la Constitution. Et si l’ARP n’approuvait pas celle-ci, Kaïs Saïed envisagerait de s’en remettre à l’avis des citoyens, qu’il consulterait par référendum.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles