L’Éthiopie réattribue le contrat de PetroChina à l’émirati Adnoc

La réattribution par l’Éthiopie du contrat de PetroChina à Adnoc est-elle une contrepartie offerte par le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, présent au conseil d’administration d’EPSE, l’importateur national de carburant, en faveur d’Abou Dhabi ?

Jinghui Tian, vice-président de PetroChina, et le Sultan Ahmed Al Jaber, PDG d’Abu Dhabi Nationbal Oil Company (Adnoc) © Photomontage JA

Jinghui Tian, vice-président de PetroChina, et le Sultan Ahmed Al Jaber, PDG d’Abu Dhabi Nationbal Oil Company (Adnoc) © Photomontage JA

Rémy Darras © Francois Grivelet pour JA

Publié le 13 novembre 2019 Lecture : 1 minute.

Il y a un an jour pour jour, l’Ethiopian Petroleum Supply Enterprise (EPSE), importateur national de carburant, lançait un appel d’offres international pour la fourniture de 2,2 millions de tonnes de produits pétroliers sur les 4,1 millions dont le pays avait besoin pour 2019.

Cela représentait 60 % de l’essence, 50 % du gasoil et 25 % du jet fuel vendus à l’Éthiopie, le reste lui étant fourni sans appel d’offres par le Soudan et le Koweït.

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Le 28 novembre 2018, face aux négociants Trafigura (le fournisseur précédent) et Vitol, PetroChina avait remporté le marché, après en avoir été une première fois attributaire en 2017. Avec 27 milliards de birrs (près de 840 millions d’euros), il était le moins-disant pour ce contrat, dont le délai de paiement dépasse les 365 jours.

Contrepartie ?

Mais, ces jours-ci, la parution de l’appel d’offres d’EPSE pour le renouvellement de fournisseur se faisait désespérément attendre… Car, comme l’a appris JA, le contrat de PetroChina a été transféré par l’Éthiopie au bout de six mois et pour un an à Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc), dirigée par Sultan Ahmed Al Jaber, qui dispose des quatrièmes réserves mondiales de pétrole.

« Une décision gouvernementale », souffle-t-on chez EPSE. Les observateurs voient derrière cette réattribution une contrepartie offerte par le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, présent au conseil d’administration de l’importateur national, en faveur d’Abou Dhabi.

En juin 2018, les Émirats arabes unis ont octroyé 3 milliards de dollars à l’Éthiopie, dont 1 milliard à sa banque centrale pour résoudre la pénurie de devises.

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Si on ne connaît pas la réaction de PetroChina, cette décision pourrait rebattre les cartes de l’autre côté de la frontière. Il y a un an, le vice-président du groupe chinois, Jinghui Tian, signait un protocole d’entente avec l’Autorité portuaire de Djibouti pour s’installer sur le port pétrolier de Damerjog, où postulent le français Rubis, le suisse Mercuria et le nigérian Sahara Group. Objectif : sécuriser pour au moins cinq ans l’approvisionnement de l’Éthiopie.

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