Liban-Algérie : d’une révolution l’autre
Maghreb et Machrek ont-ils retrouvé, par la grâce des soulèvements populaires, une forme de destin commun ? C’est ce qu’une partie de la jeunesse libanaise veut croire.
«Il n’est pas question de communautarisme, de calcul politique ou d’ingérence iranienne, américaine ou autre, peste Lamia dans son coin après avoir effectué sa petite revue de presse matinale sur son smartphone, il s’agit de notre p***n de vie, tout simplement ! » Ils sont ainsi plusieurs milliers au Liban, à l’image de cette artiste de 36 ans, à vivre au rythme d’une mobilisation contestataire inédite.
Depuis le 17 octobre et le début du soulèvement, les causes défendues se multiplient, s’accumulent (statut personnel de la femme, services publics, éducation, écologie, cause animale, droits LGBTQ, etc.), mais le mot d’ordre est le même : « Dégagez ! » Plus qu’une simple aspiration, une véritable injonction lancée à une classe politique aux abois. Cette élite plus que honnie dont on raille l’incompétence et fustige la corruption, « un véritable sport national », confie Lamia entre deux coups de pinceau sur un mur.
Ce « Dégagez ! » résonne depuis la place Riad air-sol, à Beyrouth, jusqu’à celle de la Grande-Poste d’Alger. Trois mille kilomètres séparent les deux capitales, mais la mobilisation d’hommes et de femmes lassés de se faire constamment plumer par d’inamovibles décideurs jugés incompétents est la même. Le sentiment de défiance a atteint un point de non-retour.
Bien s’informer, mieux décider
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