Pour les Comores, le délicat enjeu économique de la diaspora

Si les chiffres officiels font état de 200 000 à 300 000 personnes, les Comoriens de l’étranger seraient en réalité près de 400 000 à travers le monde, dont plus de 80 % établis en France. La manne financière de ses mandats est précieuse, mais peu productive.

La disapora comorienne défilant contre « l’occupation illégale de la France à Mayotte » à Paris en 2008. © mrskyce/CC/Flikr

La disapora comorienne défilant contre « l’occupation illégale de la France à Mayotte » à Paris en 2008. © mrskyce/CC/Flikr

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Publié le 29 novembre 2019 Lecture : 1 minute.

Un quartier de Moroni, aux Comores, le 2 juillet 2008 (Illustration) © Woodlouse/CC-BY-SA 2.0
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Comores : nouveaux horizons

Profitant du retour de la stabilité politique, le président Azali Assoumani, aisément réélu en avril, rencontre les investisseurs à Paris les 2 et 3 décembre. Objectif : les convaincre de miser sur l’archipel.

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Sachant que l’archipel lui-même compte un peu moins de 800 000 ressortissants, la diaspora est surnommée « la cinquième île » – Mayotte est considérée comme la quatrième.

Aux marins qui constituaient les équipages de la marine marchande française au lendemain de la Seconde guerre mondiale – ce qui explique que hors de l’Île-de-France les principales communautés au sein de l’Hexagone se trouvent toujours à Marseille et à Dunkerque – s’est ajouté au fil des décennies le flot des étudiants.

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Contribution au PIB national

Loin d’être négligeable, la contribution de cette diaspora représente chaque année 20 % à 25 % du PIB national. Si elle apporte une bouffée d’oxygène financière aux familles, avec lesquelles la relation reste par tradition très forte, son apport au développement du pays reste des plus marginaux.

« Elle soutient essentiellement la consommation intérieure, notamment lors des grands mariages, mais ne crée pas de richesses directes dans le pays. Et elle ne contribue pas non plus à développer l’esprit d’entreprise sur les îles », constate Abdoussalami Abdou, à la tête du commissariat chargé des Comoriens de l’étranger, créé en 2011 pour mieux « mobiliser leurs capacités financières ».

Droit de vote

« La diaspora est à l’origine de moins de 6 % des entreprises créées chaque année dans l’archipel », confirme Abdou Katibou. Le directeur général de l’Agence nationale pour la promotion des investissements regrette de voir ces investissements partir en priorité « dans les équipements sociaux de proximité plutôt que dans l’appareil de production national ». « Il y a urgence à réorienter ces transferts de fonds », reprend Abdoussalami Abdou.

Vaste programme, tant les Comoriens de l’étranger restent mal connus dans leur pays d’origine. « Pour mettre en place les mesures d’incitation nécessaires, nous devons mieux les identifier », estime le commissaire, qui déplore qu’aucun « recensement fiable n’ait jamais été organisé ».

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Il permettrait pourtant également d’honorer un des droits accordés aux Comoriens de l’extérieur par la Constitution de 2018, mais aujourd’hui encore irréalisable, tant pour des raisons techniques que financières : le vote aux élections nationales.

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