L’insolite sac bidon du créateur marocain Zakaria Bendriouich

À 29 ans, le Marocain Zakaria Bendriouich crée des accessoires plutôt insolites…

Les sacs-bidons de Zakaria Bendriouich © Zakaria Bendriouich

Les sacs-bidons de Zakaria Bendriouich © Zakaria Bendriouich

KATIA TOURE_perso

Publié le 13 décembre 2019 Lecture : 2 minutes.

• Madeleine de Proust

Né à Marrakech, Zakaria Bendriouich, 29 ans, garde en tête le souvenir de ceux qui venaient s’approvisionner en eau à la Médina. « Peu de maisons avaient l’eau courante. Alors, les gens multipliaient les allers-retours avec toutes sortes de récipients. » Notamment de vieux bidons de colle pour le cuir ou alors d’huile de moteur. « Il y en avait de toutes les formes, c’était assez fou. »

Quand il entreprend des études de design au collège international LaSalle de Casablanca, l’idée lui vient de proposer des modèles de sacs de cuir réalisés à partir de bidons. Nous sommes en 2012. « Mes professeurs n’étaient pas emballés par l’idée, donc je l’ai un peu laissé tomber », se souvient celui qui a ensuite mis un terme à ses études.

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• Autodidacte

En décembre 2012, Bendriouich est victime d’un grave accident de moto. Sa convalescence dure un an. « Comme j’avais notamment perdu un rein, je devais boire énormément d’eau. Aussi, dans la rue, j’avais tout le temps une bouteille à la main. Mon idée de sac m’est revenue en tête, et j’ai voulu y incorporer un dispositif permettant de s’en servir aussi comme gourde. Mais cela a été trop compliqué à réaliser. »

si mes modèles sont en cuir de vache, pour la forme définitive, je recycle de vrais bidons sur lesquels je pose la peau

Avec l’aide de quelques artisans, Zakaria Bendriouich conçoit ses premiers prototypes. « Auprès d’eux, j’ai appris tout ce qu’il y avait à savoir sur la fabrication d’un sac. Sans compter que, si mes modèles sont en cuir de vache, pour la forme définitive, je recycle de vrais bidons sur lesquels je pose la peau. » Aujourd’hui, il travaille seul dans l’atelier qu’il a installé chez lui, à Marrakech. « Je ne fabrique jamais plus de huit sacs de la même couleur. » Actuellement, il planche sur cinq nouveaux modèles inspirés de divers objets de design.

• Une clientèle de haute gamme

C’est lors d’une soirée organisée par son frère, le styliste Amine, alors de retour de Dubaï, que Zakaria Bendriouich se fait remarquer avec son sac en cuir et en forme de bidon. Quelques mois plus tard, en janvier 2013, il crée la marque de maroquinerie qui porte son nom afin de répondre à une demande grandissante. Et quelle demande !

Il compte aujourd’hui, parmi ses plus fidèles clientes, le top-­modèle Naomi Campbell. Il dit devoir le choix des couleurs à son frère aîné. « Amine a toujours été une référence pour moi. Alors quand, un jour, en discutant, nous nous sommes rendu compte que nous pensions aux mêmes couleurs – lui, pour une prochaine collection, et moi, pour ma gamme de sacs –, je n’ai pas hésité. » Au noir et au marron viennent s’ajouter quatre teintes de bleu, le jaune moutarde, le rouge bordeaux, le vert ainsi que les couleurs prune, pistache et orange. Prix : 195 euros pour un petit modèle et 295 euros pour les plus grands.

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Si, dans l’ensemble, sa clientèle vient d’Europe et des États-Unis, les créations de Zakaria Bendriouich séduisent aussi les Marocains. Mais pas forcément ceux que l’on croirait. « Une Marocaine de 52 ans m’a acheté deux sacs. Elle m’a dit qu’elle était incapable de les porter mais qu’elle s’en servirait comme œuvres d’art pour son salon. » Vous avez dit multi-usage ?

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