À Boké, des ingénieurs miniers guinéens formés directement sur le terrain

Situé à proximité de la plus grande mine de bauxite de l’Afrique de l’Ouest, l’Institut supérieur de Boké forme avec succès les géologues et les ingénieurs de demain.

École des mines de Boké © Abdoulaye Keita

École des mines de Boké © Abdoulaye Keita

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Publié le 12 décembre 2019 Lecture : 3 minutes.

La compagnie SMB a été la première à acheminer la roche par les fleuves, nombreux en Guinée maritime (ici le port de Dapilon, sur le Rio Nunez). © Nicolas Cuquel/SMB/35Nord
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La filière minière en Guinée continue son développement

Le lancement de nouveaux projet renouvelle la carte du secteur minier en Guinée, où la formation de la population à ces métiers progresse. Mais tous les acteurs ne parviennent à établir des relations apaisées avec la population locale.

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Ici, les étudiants ne sont pas déconnectés de leur futur environnement professionnel : il leur suffit de sortir de classe pour voir passer des camions chargés de bauxite. Cette facilité de lier les cours théoriques à la pratique, grâce à la présence des sociétés minières dans cette région du nord de la Guinée, fait que 75 % des diplômés de l’Institut trouvent un emploi après leurs études, se réjouit la direction de l’Institut supérieur des mines et géologie de Boké. Sûrement le taux le plus élevé de l’université guinéenne, régulièrement critiquée pour ne pas tenir compte de l’adéquation de ses formations aux besoins du marché de l’emploi.

Un avantage pris en compte par Gueye Oumou Kesso, 21 ans, étudiante en quatrième année de licence : « J’ai choisi l’Institut de Boké pour deux raisons : l’espoir de trouver un emploi et l’envie d’être à l’extérieur, au contact de la nature », explique celle qui se destine à devenir ingénieure géologue.

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Tout un panel de métiers pour les mines

Elle vient de boucler un stage d’un mois à la Société minière de Boké (SMB), une des nombreuses entreprises minières présentes dans la zone. Il arrive que Kesso et ses compagnons de promotion abandonnent pendant un mois leurs salles de cours pour aller prospecter, à la recherche de nouveaux gisements de bauxite dans la région de Boffa, à mi-chemin entre Boké et Conakry.

Le potentiel ne manque pas dans une des régions les plus riches en bauxite de la planète.

Après l’extraction, il faut rétablir le site dans son état initial, en restaurant le couvert végétal

Outre des géologues, l’institut forme aussi des ingénieurs miniers spécialisés dans les méthodes d’extraction, le dimensionnement d’infrastructures, la planification et la politique commerciale des groupes miniers, mais également, depuis 2013, dans les études environnementales. « Après l’extraction, il faut rétablir le site dans son état initial, en restaurant le couvert végétal », souligne Dr Daouda Keïta, le directeur général adjoint de l’institut.

Selon lui, la filière « traitement métallurgique », mise en place depuis 2004, est cruciale pour le pays. « La Guinée va s’industrialiser », précise-t-il. Une cinquantaine de diplômés de cette option sont recrutés chaque année, notamment par la Société minière de Dinguiraye (SMD) et la Société aurifère de Guinée (SAG) qui ne se limitent pas à l’extraction d’or mais fondent également des lingots.

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Un début d’industrialisation qui n’est encore qu’embryonnaire dans la filière de la bauxite, de loin la plus importante pour le pays, où seule la raffinerie de Friguia (appartenant au russe Rusal) produit de l’alumine.

Recherche de financements pour équiper le laboratoire de l’institut

Dr Mamady Cissé, directeur général adjoint chargé de la recherche, insiste sur l’importance de pouvoir faire des analyses directement à Boké, et non à l’étranger. D’où l’importance selon lui de financer les laboratoires de l’institut. Ce dernier recherche 1,2 million d’euros afin de pouvoir les équiper correctement.

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L’État guinéen et la Banque mondiale devraient mettre la main à la poche. En attendant le financement, l’équipe de Daouda Cissé se contente d’interpréter les résultats d’analyses réalisées au Canada, aux États-Unis, en Chine ou en France. Sept expatriés, venus de ces pays, de la Russie ou de l’université libre de Bruxelles dispensent des cours en appui au personnel guinéen, ainsi qu’aux intervenants des entreprises minières de la région de Boké.

Depuis 2016, l’institut a décidé d’augmenter sa sélectivité afin de valoriser la formation et ses diplômés. Il compte aujourd’hui 409 étudiants alors qu’il en accueillait plus de 1 000 par le passé. Mais la très grande majorité d’entre eux trouvent un emploi d’ingénieur dès leur sortie de l’établissement.

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