La dernière interview d’Amadou Gon Coulibaly à Jeune Afrique

Jeune Afrique republie l’entretien qu’Amadou Gon Coulibaly, qui sera inhumé le 17 juillet, nous avait accordé à la fin de décembre. Ses rapports avec Alassane Ouattara, ses souvenirs de la crise postélectorale, sa vision pour son pays… Le Premier ministre ivoirien, qui n’était pas encore le candidat du RHDP à la présidentielle, y livrait sa part de vérité.

Le 8 décembre, à Abidjan. © Issam Zejly pour JA

Le 8 décembre, à Abidjan. © Issam Zejly pour JA

MARWANE-BEN-YAHMED_2024

Publié le 13 juillet 2020 Lecture : 14 minutes.

Amadou Gon Coulibaly à Abidjan, le 8 décembre 2019. © Issam Zejly pour JA
Issu du dossier

Présidentielle en Côte d’Ivoire : le décès d’Amadou Gon Coulibaly rebat les cartes

A trois mois du scrutin présidentiel, le décès brutal de l’ancien Premier ministre laisse la Côte d’Ivoire sous le choc et le RHDP sans candidat. Retour sur le parcours du « Lion de Korhogo », dont Alassane Ouattara avait fait son successeur désigné…

Sommaire

C’était le 8 décembre 2019. Amadou Gon Coulibaly avait accepté de répondre à nos questions, dans son bureau de la primature – un exercice auquel cet homme ne s’était livré que rarement depuis qu’il était considéré comme « présidentiable ».

À l’époque, Alassane Ouattara entretenait le mystère sur ses intentions et le Premier ministre n’avait pas encore été choisi par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) pour porter ses couleurs à la présidentielle d’octobre 2020 – ce choix sera finalement officialisé en mars 2020. Mais à l’époque déjà, il ne faisait guère de doute que si le chef de l’État décidait de ne pas briguer sa propre succession, c’est sur son fidèle ami que se porterait son choix.

Amadou Gon Coulibaly, c’était le plan A d’Alassane Ouattara. Son plus proche collaborateur depuis près de trente ans, de la Direction du contrôle des grands travaux (DCGTX) à la primature. Ensemble, ils avaient tout connu : les honneurs et les défis, le pouvoir et la marginalisation, l’opposition, la guerre, la « réclusion » au Golf Hotel d’Abidjan pendant la crise postélectorale puis, de nouveau, le pouvoir.

Jeune Afrique : Le 30 novembre, à Katiola, le chef de l’État a, pour la troisième fois depuis juillet 2018, appelé les « hommes politiques de sa génération » – autrement dit Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, même s’il ne les a pas cités – à passer le témoin. Il a expliqué qu’il n’avait pas l’intention de se représenter, mais qu’il le ferait si l’un d’eux décidait de concourir. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Amadou Gon Coulibaly : La prise de position du président est conforme à la conception moderniste qu’il se fait de la Côte d’Ivoire, et je la partage pleinement. Notre nouvelle Constitution l’autorise à briguer un nouveau mandat. Si des responsables politiques de sa génération décidaient d’être candidats à la présidentielle de 2020, il serait légitime qu’il le soit aussi.

Le RHDP va-t-il désigner son candidat par le biais d’un congrès, d’une convention ou d’une primaire ?

la suite après cette publicité

Vous savez que notre parti est très organisé. C’est donc à l’issue d’une réunion du conseil politique – donc du parti tout entier – que les modalités de désignation seront clairement définies. Cette réunion se tiendra en temps utile pour permettre au RHDP de prendre les bonnes décisions, selon le calendrier qui lui paraîtra approprié.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité