RDC : un premier grand oral animé pour Félix Tshisekedi
C’est dans la salle des congrès du Palais du peuple que Félix Tshisekedi s’est, pour la première fois, adressé aux deux chambres du Parlement, le 13 décembre. Un discours fleuve, de près de trois heures, prononcé sous les vivats des militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
Affirmant que la République démocratique du Congo était « sur la voie du changement », le chef de l’État, investi le 24 janvier 2019, a dressé un premier bilan de son action.
Il a relevé une nette amélioration de la situation sécuritaire, avec la fin des violences dans la région du Kasaï, le lancement d’opérations de pacification dans le Tanganyika, et la poursuite de l’offensive contre les groupes armés dans l’est du pays.
Appel à l’unité et main tendue à l’opposition
Félix Tshisekedi s’est également félicité de son action diplomatique, assurant que la voix du Congo serait désormais portée et entendue à travers le monde. Même satisfaction en ce qui concerne la liberté d’expression, qui a progressé, selon le président.
À propos de l’opposition, il a dit souhaiter qu’elle se structure pour que le pouvoir puisse avoir un interlocuteur, voire un contradicteur, selon ses propres termes. Il a aussi appelé à la solidarité et à l’unité, insistant sur le fait que sa victoire, il y a un an, n’était pas celle d’un camp contre un autre.
Tout en reconnaissant les mérites de son prédécesseur, Joseph Kabila, décrit comme un « frère et [un] ami », Félix Tshisekedi s’est dit préoccupé par les manœuvres de certains de ses adversaires, qui tenteraient de déstabiliser les institutions provinciales. D’où son ambition de faire modifier le mode des scrutins pour les élections indirectes (gouverneurs et sénateurs), en raison notamment des allégations de corruption qui ont pesé sur les opérations de vote en 2018.
Je serai intraitable
Sur le plan économique, il a défendu son premier budget en rejetant les accusations de ceux qui l’estiment « utopique, irréaliste et trop ambitieux ». Il a également argumenté en faveur de son programme d’urgence des 100 jours, déclarant être au courant de « la persistance des pratiques de la corruption et de l’existence des réseaux de fraude massive qui occasionnent des détournements et des manques à gagner pour le Trésor public ». « Tous ces réseaux seront démantelés, a-t-il ajouté. Et je serai intraitable. »
Le chef de l’État congolais a évoqué la possible création d’une structure judiciaire, voire d’une juridiction, spécialisée dans la lutte contre la fraude fiscale, le blanchiment des capitaux ainsi que le détournement des deniers publics. Dénonçant aussi le harcèlement fiscal auquel sont confrontés les investisseurs, il a promis la création d’une cellule destinée à améliorer le climat des affaires.
Enfin, le chef de l’État a évoqué le retour à une présidentielle à deux tours, sachant qu’une proposition de loi allant en ce sens a déjà été déposée par Envol, le parti de l’opposant Delly Sesanga. Il a également demandé aux parlementaires d’autoriser la double nationalité. Le Congo, a-t-il insisté, doit s’adapter à l’évolution du monde.
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