Centrafrique : les dessous du retour de François Bozizé à Bangui
Logé à Bangui dans un lieu tenu secret, l’ancien président a demandé la protection des forces de défense nationale et de l’ONU.
Dans la soirée du 15 décembre, François Bozizé a retrouvé Bangui, après un périple par la route depuis Kampala (Ouganda). Toujours frappé par des sanctions de l’ONU, l’ex-président a officiellement interdiction de se déplacer. Selon nos sources, il a défendu à ses collaborateurs de révéler les points de passage de son convoi afin de pouvoir les utiliser à nouveau au cas où sa sécurité viendrait à être menacée.
Accueilli par son fils, Jean-Francis Bozizé, il a ensuite fait prévenir Bertin Béa et Christian Guénébem-Dédizoum, respectivement secrétaire général et porte-parole de son parti, le KNK. Le lendemain, à 10 heures, une délégation du KNK composée de Béa, Guénébem-Dédizoum, Jean-Louis Opalagna (secrétaire national et avocat de Bozizé), Séverin Vélé-Faïmindi, Nicole Namsé et de la députée Rachel Ninga Wong Mallo Mbaïkandji a été reçue à la présidence par Obed Namsio, le directeur de cabinet du chef de l’État.
« Il était temps que je rentre »
Bozizé souhaitait assurer Faustin-Archange Touadéra (FAT) de son intention de participer au processus de paix. Contacté par JA, il explique « [ne pas être] revenu pour [se] battre ». Le même message a été transmis au premier conseiller de l’ambassadeur de France Éric Gérard, aux représentations de l’UE, de l’UA et de l’ONU. Un rendez-vous avait été fixé à la primature, avec la directrice de cabinet de Firmin Ngrebada, mais celle-ci l’a annulé.
Le 17, la même délégation s’est rendue dans les ambassades des pays voisins (Tchad, Soudan, Soudan du Sud, Cameroun, RDC). Après s’être entretenu par téléphone dans la matinée avec Fidèle Gouandjika, ministre conseiller de FAT, Bozizé a fait une première apparition publique le soir, au siège du KNK. Aucune autre n’est prévue : il souhaite au préalable s’entretenir avec FAT, à qui une demande d’audience a été transmise le 18.
Logé à Bangui dans un lieu tenu secret, Bozizé a demandé la protection des forces de défense nationale et de l’ONU. « Il était temps que je rentre », confie-t-il à JA. Il tenait à ne pas arriver après le 27 décembre 2019 : s’il devait se présenter à la présidentielle (prévue pour le 27 décembre 2020), il devrait justifier d’une résidence de douze mois consécutifs en Centrafrique.
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