Jean Kacou Diagou : « Les pays africains ne pourront se développer qu’avec des capitaux africains »

Avec sa double offre de banque et d’assurance, le groupe ivoirien NSIA, qui fête en 2020 son vingt-cinquième anniversaire, vise le top 5 dans ses douze pays d’implantation. Pour Jeune Afrique, son fondateur détaille sa stratégie, ainsi que les grands enjeux auxquels fait face le continent.

Kacou Diagou © NSIA

Kacou Diagou © NSIA

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Publié le 14 janvier 2020 Lecture : 13 minutes.

« Si je rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas digne de foi », est-il écrit dans l’Évangile selon Jean. Lorsqu’il accueille Jeune Afrique dans son élégant bureau couleur acajou, décoré de photos de famille, d’images pieuses et de portraits officiels, il semble que Jean Kacou Diagou a longtemps médité sur ces propos rapportés par le seul des douze apôtres à avoir réchappé du martyre.

Pendant près de deux ans, le tycoon ivoirien a peu réagi aux attaques et aux polémiques qui ont touché NSIA Participations. Ni à la surprenante chute du négociant Saf Cacao, dont son groupe était le premier bailleur, ni aux polémiques sur la fraude aux cartes bancaires impliquant sa principale filiale en Côte d’Ivoire. Ni même et encore moins aux spéculations – confirmées pourtant par Jeune Afrique Business+ – concernant les procédures arbitrales engagées contre son groupe par ses partenaires et investisseurs institutionnels étrangers.

Regard acéré

À savoir le capital-investisseur français Amethis et Banque nationale du Canada – qui veut revendre les actions de NSIA Participations acquises en 2015 – ou encore par le colosse zurichois Swiss Re, actionnaire du holding familial Manzi Finances, tous contestant à un degré ou à un autre les évolutions et les évaluations capitalistiques de leurs investissements dans le groupe ivoirien.

Des accusations que ce dernier n’a pas voulu commenter. Alors que la place financière d’Abidjan bourdonnait d’échos quant à la possible perte de contrôle sur le groupe qu’il a fondé en 1995, sous le radar et en silence, le septuagénaire est parvenu à mobiliser les plus de 30 milliards de F CFA (46 millions d’euros) nécessaires pour renforcer le capital de ses filiales.

Comment et auprès de qui ? Mystère. Mais, aujourd’hui, NSIA l’affirme : la tempête est passée. Fermement actionnaire majoritaire du groupe NSIA et plus que jamais maître de son empire familial, c’est un Jean Kacou Diagou résolu qui nous a reçus, portant un regard acéré tant sur ses concurrents que sur les échéances électorales ivoiriennes de cette année, le futur de la Cedeao et la réforme du franc CFA, les limites de la libéralisation commerciale et son souhait d’un capitalisme africain, par les Africains et pour l’Afrique.

Je ne crains pas la concurrence, mais à condition qu’on obéisse tous aux mêmes règles

Jeune Afrique : NSIA Participations a finalisé le renforcement du capital d’une douzaine de filiales d’assurance. Quel investissement cela représente-t-il ?

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