Cameroun : six ans après sa libération, Titus Edzoa reprend les gants

Nullement échaudé par ses longues années de prison, Titus Edzoa, l’ancien secrétaire général de la présidence, espère revenir sur le devant de la scène.

À Paris, le 4 février 2019. © Vincent Fournier/JA

À Paris, le 4 février 2019. © Vincent Fournier/JA

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 15 janvier 2020 Lecture : 6 minutes.

«Probité. Humilité. Respect. » Lorsque Titus Edzoa énonce sa maxime, ses yeux pétillent plus que d’ordinaire. Le Camerounais ne plaisante guère avec la philosophie qu’il a héritée de cinq décennies de pratique du karaté. Il y a quelques semaines, plusieurs de ses élèves l’ont convaincu d’ouvrir une nouvelle salle d’entraînement à Yaoundé. Le « senseï », qui dispensait des cours jusqu’à son incarcération en 1997, a accepté.

Ceinture noire, il n’a jamais cessé de pratiquer, même lors des dix-sept longues années où il occupait une cellule de 8 m2 au Secrétariat d’État à la défense de Yaoundé (SED). « Au karaté, on travaille beaucoup le mental, et cela m’a aidé pendant ma détention », se souvient-il.

Condamné à quinze puis à vingt ans de prison en 1997 et en 2012 pour détournement de fonds publics, l’ancien secrétaire général de la présidence (de 1994 à 1996), gracié le 24 février 2014 par Paul Biya, s’est d’abord mis en retrait. « Plutôt introverti », selon ses propres termes, Edzoa a eu « la phobie de la foule » dans les premiers mois qui ont suivi sa remise en liberté. Il est originaire de la région du Littoral (il a grandi à Douala), mais c’est dans sa résidence de Simbok, située en périphérie de Yaoundé, qu’il a petit à petit repris contact avec la réalité.

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